BÉCHARD Auguste

Né le 16 octobre 1883 à Anduze (Gard), mort le 22 août 1965 à Lédignan (Gard) ; cultivateur-vigneron ; syndicaliste de la Confédération générale des paysans travailleurs ; militant et élu communiste du Gard ; conseiller général (1913-1939), maire de Lédignan (1925-1939), député communiste d’Alès en 1936 ; exclu du Parti communiste en 1943.

Auguste Béchard en 1937

Fils d’un « entrepreneur de messageries » d’Anduze, membre du Parti ouvrier français (POF) puis du Parti socialiste de France, Auguste Béchard suivit son organisation qui s’unit au Parti socialiste français pour former en 1905 le Parti socialiste SFIO. Dès 1913, il fut élu au conseil général du Gard, conseiller général du canton de Lédignan par 550 voix contre 521 au conseiller sortant radical et il le demeura jusqu’en 1939.
Mobilisé en 1915, il passa dix-huit mois au front en France puis, vingt-deux mois sur le front d’Orient ; il fut l’objet d’une citation et décoré de la Croix de guerre.

Candidat aux élections législatives à Alès le 30 novembre 1919, il rejoignit le Parti communiste après le congrès de Tours, décembre 1920. En 1924, il fut à nouveau candidat aux élections législatives à Alès. L’année suivante, il fut élu maire de Lédignan ; il le demeurera jusqu’en 1939. Il était secrétaire de la cellule communiste de Lédignan qui comptait vingt-cinq membres environ. En 1920, les 14-15 février, il avait été élu membre du comité fédéral par le congrès départemental. Trois ans auparavant, il avait pris part comme délégué au XIVe congrès du Parti SFIO tenu les 6-9 octobre à Bordeaux. Il participa semble-t-il, à des congrès nationaux du Parti communiste mais, en l’absence d’archives à l’heure actuelle, il est impossible de préciser.

En avril 1928, il fut à nouveau candidat aux élections législatives à Alès et, cette même année, fit partie de la Chambre d’agriculture du Gard. Toujours membre du bureau fédéral, il eut à subir un blâme en 1930 et voici dans quelles circonstances : au cours de la conférence du rayon d’Alès tenue le 30 novembre 1930, il fut sanctionné pour avoir assisté à un déjeuner où était présent le préfet ; il fut précisé que « toute nouvelle violation de la discipline du Parti entraînerait pour lui son exclusion immédiate ». La conférence approuva le blâme voté le 11 octobre par le comité du rayon d’Alès et décida que Béchard aurait à faire son autocritique publique dans des réunions organisées par le rayon en liaison avec la campagne menée à l’occasion du 10e anniversaire du Parti et pour la défense de la Révolution russe. Béchard intervint, reconnaissant avoir commis « une faute grave » et il déclara : « J’accepte la résolution et le blâme mérité qui m’est adressé et m’engage à participer aux réunions qui seront organisées en accord avec le comité de rayon pour faire l’autocritique publique de mon attitude. »

Deux ans plus tard, à nouveau candidat, il donnait « un bel exemple d’abnégation, de discipline et d’attachement » au Parti : remplacé comme candidat par Walter Évesque, il lutta à ses côtés pendant toute la campagne électorale. À l’occasion du 1er mai 1934, il fit un voyage en Union soviétique en compagnie de Paul Lapierre et donna ses impressions dans Le Cri d’Alès, hebdomadaire du rayon communiste en juin 1934. Aux élections de mai 1936, il était élu député de la 1re circonscription d’Alès : 7 385 voix au premier tour, 9 980 voix au second. Il appartint à la Chambre aux commissions de l’Agriculture, des Assurances sociales, des Boissons et fut plusieurs fois rapporteur.
En tant que militant paysan, il fut élu à la commission administrative de la Confédération générale des Paysans travailleurs à la suite des congrès de Montluçon, janvier 1937 et de Brive, mars 1939 (voir Renaud Jean).
Aux congrès de Villeurbanne (22-25 janvier 1936) et d’Arles (25-29 décembre 1937) du Parti communiste, il avait été élu membre de la commission de contrôle des Finances.

Ayant adhéré au Groupe ouvrier et paysan français, il fut arrêté le 8 octobre 1939 et bien qu’il se soit désolidarisé entre temps du PC, il fut condamné le 3 avril 1940 à quatre ans de prison avec sursis, 4 000 francs d’amende et envoyé ce même jour en séjour surveillé au sanatorium d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Il en fut libéré le 10 février 1942, en même temps que Pierre-Laurent Darnar et il s’en fut résider dans l’Hérault. Il aurait signé la Deuxième « lettre ouverte » aux ouvriers communistes publiée par le Parti ouvrier et paysan français (voir Marcel Capron).
En 1943, il fut exclu du Parti communiste. Cependant Étienne Fajon déclara en 1980 : « Béchard était un opportuniste, qui n’a rien fait contre le Parti pendant la guerre mais ce n’était pas l’homme de ces circonstances » (G. Bourgeois, op. cit., Annexes, p. 30).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16064, notice BÉCHARD Auguste, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 9 novembre 2022.
Auguste Béchard en 1937

SOURCES : Arch. Nat. F7/13082, F7/13113, rapport du 13 mars 1928, F7/13121, F7/13129, Nîmes, 18 octobre 1932, F7/13130, année 1932. — Arch. Dép. Gard, 6M, 2044, CA 147 et 198. — Arch. Jean Maitron. — Dictionnaire de biographie française. — La Voix du peuple au Parlement, supplément au n° 12 des Cahiers du Bolchevisme, 1936. — Le Cri du Gard, organe régional hebdomadaire du Parti communiste, 16 octobre 1937 [photographie]. — G. Bourgeois, mémoire de maîtrise, op. cit. — Compte rendu du congrès socialiste d’Amiens. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, p. 348. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

ICONOGRAPHIE : La Voix du peuple au Parlement, op. cit.

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