BÉCHARD Gaston, Samuel

Par Jacques Girault, Julien Veyret

Né le 21 mai 1900 à Aimargues (Gard), mort le 2 avril 1945 au camp de Mauthausen (Autriche) ; professeur ; militant syndicaliste du SET puis du SPET ; militant socialiste, adjoint au maire socialiste SFIO de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), résistant.

Plaque commémorative au cimetière d’Aimargues

Fils d’un employé de commerce devenu courtier en vins, ayant une certaine aisance, Gaston Béchard suivit les cours de l’École supérieure de commerce de Montpellier où il obtint un diplôme supérieur. En 1918, engagé dans la Marine, il fut réformé peu après. Il effectua néanmoins son service militaire dans l’infanterie à Antibes (Alpes maritimes, mars 1920- février 1922).É

Professeur adjoint, depuis 1923, à l’École pratique de commerce et d’industrie, qui faisait aussi office d’école primaire supérieure, de Montceau-les-Mines, il enseignait le commerce, la législation et l’économie.

Secrétaire de la section syndicale de son établissement, Gaston Béchard fut délégué aux congrès nationaux de la CGT en 1933 et en 1936. Il devint le trésorier du comité volontaire de secours aux chômeurs fondé en janvier 1932. Président de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme, sans doute membre de la Libre Pensée, il adhérait au Parti socialiste SFIO depuis le début des années 1930. Il passa au Parti socialiste de France en 1933 avant de revenir à la SFIO dès 1934.

Gaston Béchard exerçait des responsabilités dans le Syndicat de l’enseignement technique : membre de la commission chargée de condenser les vœux lors du congrès de 1933, membre de la direction de la section départementale, secrétaire lors de la séance du 26 mars 1934 du congrès national, membre de la commission de collaboration entre le SET et le Syndicat des Ateliers en 1934-1936, membre de la commission administrative nationale de 1933 à 1937. Il présidait les congrès régionaux de 1936, 1937 et 1938 de la 9e région, les séances du 6 avril 1936, des 22 et 23 mars 1937, du 11 janvier 1938 et des 3 et 4 avril 1939 des congrès nationaux du SNET. Adhérent du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes en 1934, délégué des professeurs adjoints au Comité d’avancement en 1933, 1935, 1936 et 1939, il était aussi délégué des professeurs adjoints et chargé d’enseignement au Comité de mutation en 1939.

Gaston Béchard s’était marié en août 1924 à Perrecy-les-Forges (Saône-et-Loire) avec Jeanne Masquelet, employée des postes, fille d’un mineur et d’une blanchisseuse. Leurs trois garçons reçurent les premiers sacrements catholiques.

En outre, il fut élu secrétaire administratif de l’Union départementale CGT de Saône-et-Loire au congrès de fusion tenu à Chalon-sur-Saône le 12 janvier 1936. Les 25-26 octobre 1936, administrateur du journal de l’UD Le Travailleur de Saône-et-Loire, il devenait secrétaire de la commission exécutive de l’UD.

La municipalité socialiste SFIO était vivement contestée. Après la victoire d’un candidat de droite aux élections cantonales d’octobre 1934, les élus démissionnèrent mais ne se représentèrent pas. Béchard animait la liste socialiste qui fut battue le 2 décembre 1934. Dès lors la riposte socialiste s’organisa, avec notamment la création d’un journal hebdomadaire Front ouvrier, dont il fut l’administrateur et le rédacteur en chef. Il anima la campagne électorale exploitant surtout l’action du comité de chômage qui suppléait la municipalité dans le secours aux chômeurs. Toutefois la liste socialiste SFIO fut à nouveau battue. L’élection du maire et de quatre conseillers fut annulée. Lors des élections complémentaires du 10 mai 1936, la liste des sept socialistes SFIO, dont Béchard qui en était le porte parole, fut élue. Minoritaire, il participa aux commissions des finances, des écoles et du personnel. Finalement la municipalité fut dissoute le 14 août 1936. La liste socialiste l’emporta largement au deuxième tour, le 13 septembre 1936, après le désistement communiste. Élu conseiller municipal, il devint deuxième adjoint au maire. Il anima le redressement de la municipalité tout en étant le trésorier de la fédération départementale des élus socialistes.

Gaston Béchard se montra adversaire des accords de Munich, s’opposant notamment aux thèses pacifistes diffusées par des enseignants de la ville.

Mobilisé et affecté spécial dans son établissement technique, il quitta la ville lors de l’arrivée des troupes allemandes, ce qui lui fut reproché par la suite par le conseil municipal qui tint sa dernière réunion en juillet 1941. Il ne fut pas renommé édile aux côtés du maire socialiste, élu depuis 1936 comme lui. Néanmoins, il fut désigné par le conseil pour présider le conseil de la régie municipale des eaux en septembre 1941.

Participant à la Résistance dans le Front national, Gaston Béchard fut arrêté le 2 août 1944 par la Gestapo. Après être passé dans divers camps (Struthof, Dachau), il mourut à Mauthausen d’une septicémie, un mois avant la libération du camp. Le conseil municipal de Montceau-les-Mines, le 8 juin 1945, donna son nom à un square de la commune et, le 8 juillet 1946, au collège moderne.

En 2016 aucun panneau indicatif n’identifie le square qui théoriquement porta son nom. Cependant, une plaque existe au cimetière d’Aimargues (sa ville natale). Il fut homologué déporté et interné de la résistance (DIR), résistance intérieure française (RIF), membre du Front national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16065, notice BÉCHARD Gaston, Samuel par Jacques Girault, Julien Veyret, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 11 septembre 2021.

Par Jacques Girault, Julien Veyret

Plaque commémorative au cimetière d’Aimargues

SOURCES : Arch. Nat., F17 26417 (dossier de réversion de pension pour son épouse). — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 42302. — Renseignements fournis par la mairie de Montceau-les-Mines. — l’Ecole technique, Le Travailleur de l’enseignement technique ; Le Journal de Saône-et-Loire. — Notes d’Alain Dalançon.

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