MILLET Ernest, Valéri [pseudonyme dans la Résistance : Fortuné]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 18 juin 1898 à Hyères (Var), exécuté le 12 juin 1944 à Aups (Var) ; chauffeur ; Mouvements unis de la Résistance (MUR) et de l’Armée secrète (AS), maquisard AS.

Aups (Var), stèle dite de la villa rose
Aups (Var), stèle dite de la villa rose

Ernest Millet était le fils d’un valet de chambre et d’une cuisinière. Chauffeur de car, marié dans sa commune natale le 20 avril 1923 avec Francesca Bernat, il résidait à Hyères. Il travaillait pour la Société Gaby et avait fait partie d’emblée du groupe de résistance fondé dès la fin de 1940 par le directeur de la compagnie, Louis Picoche. Ce groupe a été rattaché à Combat, puis aux MUR et à l’AS. Millet participa aux actions du groupe, en particulier au camouflage des armes récupérées en novembre 1942, lors de la dissolution de l’armée d’armistice, et à leur transport dans divers points du Var et des Basses-Alpes. Il participa aussi au cambriolage de l’Office de Placement allemand de Hyères avec son fils en mars 1944. Lorsque Louis Picoche fut désigné comme chef départemental du Service Maquis, Ernest Millet assura de nombreuses liaisons avec des chantiers de bûcheronnage camouflant des activités de résistance et avec le maquis AS Vallier installé dans le Haut-Var. 

C’est alors qu’il était en mission de ravitaillement pour ce maquis que la camionnette qu’il conduisait fut arrêtée à un barrage établi par des miliciens de Marseille à l’une des entrées du village d’Aups, le 12 juin 1944, alors que la Milice investissait la localité. Une arme ayant été trouvée dans le véhicule, il fut fusillé sur le champ avec le gendarme François Duchâtel, après un simulacre de jugement.

Une messe fut donnée quelques jours à l’église Saint-Louis à Hyères à sa mémoire. Le 14 juillet 1944, une partie de l’imposante manifestation patriotique qui eut lieu dans la localité se porta devant sa maison pour lui rendre hommage et des manifestants crièrent : « Nous te vengerons ».

Une stèle fut érigée à la mémoire des deux fusillés sur les lieux de leur exécution à Aups, à la " Villa Rose ", le 14 juillet 1945 par la commune et la Résistance. Le nom d’Ernest Millet fut à une rue du village, voisine de la place Duchâtel. Son nom fut également donné à une rue de Hyères par décision de la délégation municipale dès le 22 septembre 1944. Il figure sur le monument de la Libération à Hyères
Il reçut la mention « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 9 mai 2007.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160713, notice MILLET Ernest, Valéri [pseudonyme dans la Résistance : Fortuné] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 1er juillet 2014, dernière modification le 17 juillet 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Ernest Millet
Ernest Millet
Stèle commémorative, Aups (var)
Aups (Var), stèle dite de la villa rose
Aups (Var), stèle dite de la villa rose

SOURCES : Arch. Dép. du Var 1W72. — Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône, Cour de justice de Toulon 22. — Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 90500 et Vincennes GR 16 P 419527 (nc). ⎯ Arch. municipales Hyères, « 1939-1945. Nos rue témoignent ». — Résistance 15 novembre 1944. — Gleb Sivirine (Vallier), Le Cahier rouge du maquis, Artignosc, Paroles éditions, 2007. — Jean-Marie Guillon, La Résistance dans le Var, thèse de doctorat d’État, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1989. — Gustave Roux, Heures de souffrance, d’espérance et de joie. Histoire de l’occupation de la région d’Hyères et de sa libération, Draguignan, imprimerie Joulian, 1947.— État civil.

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