OREEL Willem, Joseph, dit Georges, pseudos : Bernard, Noé, Simonis

Par Jean-Pierre Besse

Né le 15 décembre 1895 à Boisschot (Belgique), abattu le 31 mai 1944 à Chignin-les-Marches (Savoie) ; comptable ; résistant, membre du réseau Reims, responsable de ce réseau (janvier-mai 1944), France libre.

Agent de liaison pendant la Première Guerre mondiale en Belgique occupée, Willem Oreel, souvent appelé Georges, devint comptable durant l’entre deux guerres. Marié à Liège en décembre 1936 avec Jeanne Augustine Françoise Pallegoix, née en Côte-d’Or, il eut deux enfants.

En 1939, il se mit au service du 3e corps d’armée à Liège, en même temps il fournit des renseignements militaires à un officier du 2e bureau français (capitaine Berger) alors à Liège. Le 10 mai 1940 il reçut l’ordre de se replier en France avec l’office de la navigation où il était employé. Arrivé à Lyon, il se mit à la disposition du consul de Belgique. Il aida au rapatriement des réfugiés.

Il entra en janvier 1941 en contact avec un réseau de renseignement belge, Delly, auquel il fournissait de précieux renseignements qui partaient chaque semaine pour Londres. Il devint un des principaux agents du SR Belge. Il s’occupa aussi du service social clandestin se rapportant à l’évasion et au passage des prisonniers français et belges par la Belgique.

En 1943, son chef fut arrêté. Il dut quitter Lyon pour Chambéry où il devint chef du réseau Delly, sous le faux nom de Simonis. Il installa son PC chez Jules Dehu.

Il était aussi membre du réseau Reims (pseudo de Jacques Némery), lié à la sécurité belge. En juillet 1943, ce réseau passa au réseau Gallia, le réseau de renseignement le plus important de la zone non occupée et lié au BCRA. Le 17 juillet 1943, quatre miliciens vinrent l’arrêter mais il prit la fuite pour Grenoble. Il revint quelques jours plus tard à Chambéry sous l’identité André Marchand.

En octobre 1943, il devint chef du réseau français Noël lorsque le réseau Reims fut rattaché via le réseau Gallia au BCRA. Noël devint par la suite Noé puis Coty. Le PC était installé chez Marcel Chifflet à Chambéry.

Un agent double s’introduisit dans le réseau et le 30 mai 1944 le PC de Chambéry fut pris et plus de trente arrestations opérées par le SD (Sicherheitsdienst) suivirent dont celle d’Oreel. Le lendemain pendant le transport, il tenta de s’évader mais fut abattu à coups de mitraillette à Chignin-les-Marches, à dix kilomètres de Chambéry.

Il fut découvert le lendemain et inhumé comme « inconnu » n’ayant plus aucun papier sur lui. Dix membres du réseau arrêtés le même jour furent exécutés le 21 juin à Arbin (Savoie).

Une stèle est élevée chemin des Moulins à Chignin.
Il fut homologué, à titre posthume, commandant et reconnu Mort pour la France en 1945.
Il fut fait à titre posthume : :
- croix de chevalier de la Légion d’honneur et médaille de la résistance française.
- croix d’officier de l’ordre de Léopold II avec palme et croix de guerre 1940—1945 avec palme
- citoyen d’honneur de la ville de Chambéry.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160725, notice OREEL Willem, Joseph, dit Georges, pseudos : Bernard, Noé, Simonis par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 1er juillet 2014, dernière modification le 28 avril 2020.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : DAVCC, Caen, 21P 123351. — SHD, DIMI, Bureau Résistance, dossier 16 P 295 594. — Pierre Fugain, Ici l’ombre, CRDP de Grenoble. — site internet du réseau Gallia. — Les réseaux de résistance de la France combattante, Dictionnaire historique, SHD, 2007. — Note de Eric Le Normand.

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