Par Michel Cordillot
Né le 24 janvier 1812 à Lyon (Rhône), ouvrier ébéniste chez Pleyel, Boisson était le « fondateur sociétaire » d’un cabaret, passage Chauvet, à La Chapelle (Seine), où il demeurait, 17, rue Jessaint. Cette association de marchands de vin avait pour enseigne un Temple de la Fraternité avec ces mots « Association égalitaire de corporations réunies ». S’y réunissaient les plus « mauvais sujets » de la commune, ceux-là mêmes avec lesquels il se présenta en armes, le 4 décembre 1851, à la mairie de La Chapelle pour réclamer deux de leurs amis qui y étaient retenus et qui leur furent rendus. Ils exigeaient aussi armes et munitions, puis Boisson fit commencer une barricade en travers de la rue Jessaint. Après l’échec de la tentative de résistance au coup d’État, il parvint à s’enfuir. Compromis également par les brochures saisies chez lui, il fut condamné à « Algérie plus » par contumace.
Exilé volontaire en Belgique, en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, Pierre Boisson demanda et obtint une pension au titre de la loi de réparation nationale de 1881. Il décéda le 26 septembre 1898 à Jersey City Heights (New Jersey).
Par Michel Cordillot
SOURCE : Arch. Min. Guerre, B 899 ; AN, F15 4084, dossier 26 ; Denise Devos, La Troisième République et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, Arch. nat., 1992 ; CDRom Maitron.