BONNIN Gustave, Joseph, Alexandre [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né le 16 avril 1819 à Noyon (Oise), mort le 27 octobre 1872 à Paris ; marié ; journaliste proche de Jules Leroux sous la monarchie de Juillet ; exilé en Angleterre, membre de la Commune révolutionnaire ; combattant dans l’armée de l’Union durant la guerre de Sécession ; organisateur de la Légion franco-américaine durant la Commune.

Gustave Bonnin collabora à la Revue indépendante de Pierre Leroux et George Sand sous la Monarchie de Juillet. Il y rédigea en 1841 un compte rendu du livre d’Adolphe Boyer, De l’état des ouvriers. Sous la Deuxième République, il fut notamment le gérant à Troyes de La Feuille des villages de Pierre Joigneaux. En septembre 1851, il fut condamné à 3 mois de prison et 3 000 F d’amende pour diffamation. Alors que La Feuille avait cessé de paraître le 5 décembre 1851, il fut mis en état d’arrestation le 9, puis condamné à être déporté en Algérie.

Rapidement libéré, Gustave Bonnin dut s’exiler en Angleterre, où il fut membre de la Commune révolutionnaire au début des années 1850. Il fut également l’un des fondateurs de l’Association internationale (1855-1859). Il gagna ensuite les États-Unis à une date inconnue et servit dans l’armée de l’Union durant la guerre de Sécession, avec le grade de capitaine.

Gustave Bonnin regagna sans doute la France au moment de la guerre franco-prussienne. Durant la Commune, il fit placarder une affiche signée de son nom le 7 mai, laquelle appelait à la formation d’une Légion franco-américaine dans le cadre du 272e de marche, 3e légion : « Nous franco-américains, voulant nous reconstruire (…) représentant déjà un effectif de 300 hommes, convoquons tous les citoyens libres à se joindre à nous (…) pour la défense des droits et le maintien de la Commune. » Le 272e bataillon figura pour la première fois dans la récapitulation du chef de la comptabilité de la Garde nationale le 9 mai. La solde versée correspondait alors à un effectif de 500 hommes répartis en 6 compagnies. Le 272e ne réapparut pas dans les récapitulations ultérieures, et l’on peut penser que ses effectifs furent reversés dans d’autres unités.

Gustave Bonnin décéda le 27 octobre 1872 à Paris (XVIIIe arr.). Sa veuve, née Françoise Greffin obtint une pension au titre de la loi de réparation nationale de 1881.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160771, notice BONNIN Gustave, Joseph, Alexandre [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 2 juillet 2014, dernière modification le 6 octobre 2022.

Par Michel Cordillot

SOURCES : AN, F15 3995 ; La Revue indépendante, passim ; Almanach annuaire de Troyes, 1853, p. 27 ; L’Aube, 10 décembre 1851 ; Journal Officiel de la Commune, 9 mai 1871 (réimpression), Paris, V. Bunel, 1872 ; Pascal Duprat, Les Tables de proscription de Louis Bonaparte et de ses complices, Liège, Redouté, 1852, vol. 2, p. p. 157 ; Les Murailles politiques françaises, Paris, Versailles, la Province, tome II, Paris, L. Le Chevalier, 1874, p. 457 ; Denise Devos, La Troisième République et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, Arch. nat., 1992 ; CDRom Maitron.

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