BORREMANS (ou BORMANS) Laurent [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot et Daniel Cahen

Né le 18 mai 1804 à Alais/Alès (Gard), mort le 25 août 1885 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) ; marié, père de six enfants ; tailleur ; communiste icarien, actionnaire du Populaire ; membre de la communauté de Nauvoo.

Né en 1761 à Anvers dans une famille originaire des Flandres occidentales belges, son père, Pierre Borremans, avait épousé vers 1780 Suzanne Boiron, originaire de Vendée, avant de se stabiliser à Alès après 1820. Né le 18 mai 1804 à Alais/Alès (Gard), Laurent Borremans se maria dans cette même ville le 22 septembre 1826 avec Marguerite Barrot (1802-1882).

Avant de gagner les États-Unis, le couple Borremans-Barrot se déplaça beaucoup en France. D’Alès, il émigra en 1832 à Bourg-en-Bresse, où le mari servait comme garde au 40e de Ligne. Puis, Laurent ayant quitté l’Armée, il émigra en 1835 à Nîmes, (Gard), avant de s’installer en 1840 à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour y exercer la profession de tailleur d’habits.

Entre 1827 et 1844, le couple eut au total six enfants, dont les lieux de naissance traduisent parfaitement ces migrations.

Communiste icarien, Laurent Borremans figurait en 1850 au nombre des actionnaires du Populaire de Cabet. Il détenait à cette date une action valant 100 F et deux coupons d’une valeur de 10 F.

Laurent Borremans quitta définitivement la France le 28 février 1853. Parti du Havre, il débarqua à La Nouvelle Orléans le 3 mars 1853 et rejoignit la communauté icarienne de Nauvoo (Illinois), le 22 avril. Il y fut employé à l’atelier de construction des barques à fond plat, tandis que son épouse travaillait comme lingère. Dans deux lettres adressées à J.-P. Béluze les 29 mars et 15 avril 1853, Cabet se plaignit que les époux Borremans étaient trop âgés au moment de leur arrivée dans la communauté.

Si tous les enfants Borremans-Barrot naquirent en France, tous n’émigrèrent pas vers les États-Unis au même moment, et souvent après s’être marié quand ils le firent (deux étaient morts avant 1853). En juillet 1854, Laurent Borremans figurait sur la liste des membres de la communauté de Nauvoo avec sa femme et ses deux filles, Marie Louise et Émilie. Les autres enfants du couple ne faisaient pas partie des effectifs de la colonie de Nauvoo. Marie Louise Borremans épouse Boulant ne dut pas rester longtemps à Corning, son premier mari étant mort en 1858 à Londres.

En 1855, Laurent Borremans se rangea du côté de l’opposition à Cabet, et il vota contre ce dernier le 12 mai 1856. Il était toujours membre de la communauté de Nauvoo à l’automne (sa demande de naturalisation est datée du 11 octobre) ; mais déçu, il la quitta en 1859 pour se réinstaller à Saint Louis (Missouri), où François Lacour (voir ce nom) lui rendit visite après avoir lui-même quitté Nauvoo.

Pendant la guerre de Sécession, Laurent Borremans s’engagea dans le Corps de Réserve du 2e Régiment d’Infanterie du Missouri ; il en sortit trois moins plus tard, en 1861. En 1880 il résidait avec son épouse à Keokuk (comté de Lee, Iowa), où cette dernière devait décéder deux ans plus tard.

Laurent Borremans mourut le 25 août 1885 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), à l’âge de 81 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160785, notice BORREMANS (ou BORMANS) Laurent [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot et Daniel Cahen, version mise en ligne le 2 juillet 2014, dernière modification le 9 décembre 2019.

Par Michel Cordillot et Daniel Cahen

SOURCES : BN, Nafr. 18 148, Papiers Cabet, f. 225 à 229 (Procès verbal de l’Assemblée générale des actionnaires du Populaire le 29 août 1850) ; Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Colonie icarienne, 26 juillet, 20 septembre, 27 septembre 1854 ; Revue icarienne, n° 1, octobre 1856 ; É. Cabet, Guerre de l’opposition contre le citoyen Cabet, août 1856 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 171, 206 ; Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires, Paris, Fayard, 1981 ; notes de Robert Sutton et François Fourn.

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