MALLET Marcel, Joseph, Eugène, Clovis, Marie

Par Florence Regourd, Dominique Tantin

Né le 4 septembre 1896 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 16 mai 1942 au champ de manœuvres du camp du Ruchard, commune d’Avon-les-Roches (Indre-et-Loire) ; magasinier à Fontenay-le-Comte (Vendée) ; militant communiste ; résistant OS.

Marcel Mallet était le fils d’Eugène, Henri (employé de commerce), et de Joséphine, Émilie, Françoise Beauvais (commerçante), il s’était marié le 10 juillet 1920 à Paris (XIXe arr.) avec Céline Le Biniguer.
Divorcé Marcel Mallet épousa en secondes noces Anna, Églantine Rousseau, née le 24 février 1885 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée). Il travaillait comme mécanicien en cycles de formation. Devenu wattman puis magasinier à la Compagnie des Autobus vendéens à Fontenay-le-Comte (Vendée) où il était domicilié 8, rue Benjamin Fillon. Il était secrétaire du syndicat CGT et délégué du personnel. Licencié après la grève dans son entreprise en septembre 1936, il fut réembauché en 1937.
Élu membre de la commission administrative (CA) de l’UD-CGT de Vendée au congrès départemental en janvier 1937, il devint secrétaire de l’Union locale de Fontenay en 1938.
Militant communiste, secrétaire de la section du Parti communiste de cette ville au sein d’une des trois cellules (la cellule Pierre Chaigne) en 1938, il fit l’objet d’une surveillance accrue à partir de 1939. Dès la dissolution du PCF par le gouvernement d’Édouard Daladier, le 26 septembre 1939, il aurait cessé toute activité et détruit toutes ses brochures communistes. Cependant, au début de 1941, il était surveillé par la police française de Fontenay qui le soupçonnait d’appartenir à l’organisation clandestine du PCF. Il était entré dans la résistance dans le groupe OS (Organisation spéciale), et fut victime d’une provocation policière. Trouvé porteur de tracts que venait de lui remettre Henri Guédon, ex militant communiste qui s’était mis au service de la police, il fut arrêté avec quatre camarades dont Noël Bertin et Robert Robuchon, le 10 juin 1941 sur dénonciation par le Service de police anticommuniste (SPAC) d’Angers. L’arrestation fut opérée par quatre policiers de la brigade mobile d’Angers, parmi lesquels le commissaire Yvonnet et l’inspecteur Lavalette, assistés par le commissaire de police de Fontenay-le-Comte Le Berrigau et son secrétaire Randonnet. D’après le témoignage de Marinette Delvaux, Marcel Mallet aurait essayé de délivrer des camarades emprisonnés à Fontenay-le-Comte. Successivement interné à la maison d’arrêt de Niort (Deux-Sèvres), puis à Poitiers (Vienne), Marcel Mallet fut condamné à sept ans de réclusion pour « pour menées communistes » par la Section spéciale de la cour d’appel de Poitiers le 4 octobre 1941, et transféré à la maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire) pour y purger sa peine. Il fut livré aux Allemands à la prison de Tours le 13 mai 1942. Marcel Mallet fut exécuté comme otage, le 16 mai 1942, à 10 h 20, au champ de manœuvres du camp du Ruchard, commune d’Avon-les-Roches (Indre-et-Loire), en représailles à l’attentat du 2 mai 1942 à Saint-Aubin-Lès-Elbeuf et rue de Sotteville à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) où deux marins allemands trouvèrent la mort. Avec lui furent exécutés deux autres otages et cinq jeunes communistes tourangeaux. 
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 2 avril 1947 et son nom est inscrit sur le monument aux morts 1939 - 1945 de Fontenay-le-Comte. À la Libération, une stèle fut érigée au camp du Ruchard à la mémoire des fusillés, puis un nouveau monument inauguré le 10 octobre 1982. Une impasse porte également son nom à La Roche-sur-Yon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article160836, notice MALLET Marcel, Joseph, Eugène, Clovis, Marie par Florence Regourd, Dominique Tantin, version mise en ligne le 2 juillet 2014, dernière modification le 27 novembre 2022.

Par Florence Regourd, Dominique Tantin

SOURCES : Arch. Dép. Vendée, 4 M 405, 408, 11 M 215 ; Rapport du commissaire de police au préfet, 1941. — Bulletin départemental du SNI, février 1937. — DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — La Vendée libre, 8 janvier 1950. — Auguste Brunet, Si c’était à refaire, La Résistance en Vendée, Le temps des cerises, 2004. — Mémorial genweb — Notes Michel Thébault — État civil.

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