BÉCU Gérard

Par Gilles Morin

Né le 6 juillet 1933 à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé ; militant socialiste et syndicaliste de la Seine puis de l’Essonne, secrétaire politique des Jeunesses socialistes SFIO de la Seine en 1956-1958, secrétaire national des Jeunesses socialistes autonomes, membre de la commission exécutive puis du bureau de la fédération PSU de la Seine ; maire adjoint (PS) de Brétigny (1971-1977), puis d’Igny (1977-1983) ; président de la commission économique du comité d’entreprise de la SNECMA (CFDT).

Fils de Rovet Bécu (1901-1995), agent de maîtrise à la société anonyme des télécommunications qui y fonda en 1947 un syndicat Force ouvrière et de Lucienne Marchand, sans profession, Gérard Bécu est petit-fils de Louis Marchand (1877 - 1946), militant SFIO et Coopérateur, 1er Conseiller municipal Socialiste de Colombes, comptable, auteur de chansons engagées, gérant de la Librairie du « Populaire de Paris ». Il suivit des études secondaires au lycée Michelet à Vanves.

Professionnellement, il fut successivement rédacteur, secrétaire d’édition dans une filiale du groupe « Opéra Mundi », puis statisticien à la SNECMA (Société Nationale d’Études et de Construction Aéronautique) de 1963 à 1988.

En 1948, G. Bécu adhéra aux Jeunesses Socialistes et deux ans plus tard, il fut désigné secrétaire adjoint de la Fédération de la Seine (chargé de la propagande). Il était par ailleurs secrétaire-administratif de la section SFIO de Malakoff à partir de 1951.

Après son service militaire - qu’il fit au titre du contingent appelé en AFN en 1954-1956 - il accéda au secrétariat fédéral des JS de la Seine et entra au bureau national de ce mouvement. Dans le même temps, il appartenait à la commission exécutive de la fédération socialiste de la Seine.

Dès 1956, le secrétaire des JS de la Seine, proche alors de Marceau Pivert, appartint au courant minoritaire hostile à la guerre d’Algérie. Après le détournement de l’avion du FLN, il fut l’un des quatorze signataires de la lettre ouverte adressée en novembre 1956 à Pierre Commin exigeant la tenue d’un congrès national extraordinaire.
Secrétaire politique du bureau fédéral des JS de la Seine en 1956-1958, il rompit avec la SFIO en septembre 1958 au congrès d’Issy-les-Moulineaux, et fut l’un des fondateurs du Parti socialiste SFIO autonome (PSA). Il fut candidat pour ce parti aux cantonales de mars 1959 (canton Châtillon-sous-Bagneux et Malakoff). Il obtint 548 suffrages (3,6 %) et se retira, le communiste Léon Salagnac étant élu.
Avec Jean-Jacques Marie* et Jacques Pomonti*, il construisit les Jeunesses Socialistes Autonomes, dont il devient le Secrétaire National provisoire. À Berlin-Ouest, il plaida avec succès, en compagnie de Jean-Jacques Marie et Jacques Pomonti, l’adhésion des JSA à l’Union Internationale des Jeunesses Socialistes. Candidat à la Commission administrative permanente du PSA au congrès de Montrouge en mai 1959, il ne fut élu qu’à la délégation du congrès.

Sa première épouse, Blanche Bécu, secrétaire de profession, travaillait au bureau national du PSA.

Le PSA ayant fusionné avec l’UGS et le groupe Tribune du communisme, G. Bécu, co-Secrétaire National des jeunes du PSU, fut membre de la commission exécutive de l’Union départementale de la Seine en 1960, puis du bureau de la fédération du PSU de Paris en janvier 1961. Membre suppléant du CPN (Comité Politique National) du parti, il remplaça Jean Rous quand celui-ci rejoignit Léopold Sedar Senghor, Président du Sénégal. Secrétaire de la section d’Antony, alors que le parti se déchirait en de multiples tendances, il appartint à la commission de neuf membres chargée de veiller à la régularité des débats, désigné par le conseil national du 23 juin 1963. En 1964, il figurait sur la liste de regroupement de la Gauche, pour les élections municipales d’Antony contre Georges Suant*, maire sortant, ancien PSU passé à la majorité gouvernementale.

Ayant rejoint la section de Brétigny-sur-Orge (Essonne), G. Bécu fut candidat PSU sur le canton de Mennecy en 1970. Mais il fut exclu du PSU par la commission fédérale des conflits le 16 mars 1971, avec 4 autres militants, à la suite d’un désaccord sur les municipales. La fédération considérait que l’accord unitaire passé avec le PC et le PS dès le premier tour était trop éloigné des thèses du parti. G. Bécu fit appel et la section PSU d’Hispano-Suiza de Bois-Colombes se solidarisa avec lui, rappelant son rôle d’animateur depuis mai 1968. La liste de la gauche unie l’ayant emporté, il fut adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge, chargé de l’Urbanisme de 1971 à 1977. En mars 1976, il avait été candidat du Parti socialiste au conseil général sur le canton de Brétigny : exprimés 9817 ; Bécu (PS) 2719 (27,69 %) ; Blin (PC) 3325 (34 %) ; Blin élu au 2e tour.
Ayant déménagé à Igny (Essonne), il fut ensuite élu dans la municipalité d’Union de la Gauche de 1977-1983 et exerça les fonctions de premier adjoint, chargé du Cadre de vie et de l’Urbanisme. En 1995, il conduisit avec l’ancien Maire PC une liste d’Union de la Gauche et de Défenseurs de l’environnement aux élections municipales d’Igny. De nouveau élu conseiller municipal de la ville administrée par une municipalité de Droite, il fut conseiller d’opposition en 1995-2001, puis, la Gauche plurielle l’ayant emporté, il fut réélu conseiller municipal délégué à la Vie de quartier, à l’Économie Solidaire et aux Lieux de mémoire en 2001. Il a été par ailleurs vice-Président du Syndicat Intercommunal d’Études et d’Aménagement et de Protection de la Vallée de la Bièvre (SIEAPVB), membre du bureau du Syndicat Intercommunal des Ordures Ménagères de la Vallée de Chevreuse (SIOM).
Mais il n’appartenait plus au Parti socialiste. Pour des raisons politiques locales et nationales, son opposition au tournant de la rigueur, en 1983, il quitta le PS et rejoignit à partir de 1992, les mouvements écologistes. En mars 1994, il a été candidat d’Union écologiste (Génération écologie-les Verts) du canton de Palaiseau (exprimés 13501 ; Bécu (GE/Verts) 1500 [11 %] ; Allain (RPR) 3660 [27 %] ; Vizet (PC) 3003 [22 %] ; Allain élu au 2e tour). En 1997, aux élections législatives dans la 6e circonscription de l’Essonne, il fut suppléant de Guy Bonneau, candidat « des Verts ».
Gérard Bécu fut par ailleurs un actif militant syndicaliste de la CFDT. Durant huit années de suite, de 1981 à 1988, il présida la Commission Centrale Économique du Comité central d’entreprise (CCE) du groupe SNECMA. La réorientation de la politique industrielle du groupe SNECMA vers la motorisation de l’aviation civile doit beaucoup aux expertises, démarches et actions initiées par la Commission Économique Centrale du CCE, avec la naissance de la génération AIRBUS.
En pré retraite, puis retraité depuis 1988, G. Bécu s’investit, tout d’abord, dans la création de la Maison des Associations d’Igny et le développement de la Maison des Jeunes et de la Culture de la ville. Avec la célébration du bi-centenaire de la Révolution française, il participa aux expositions et publications historiques, locales et départementales (89 en Essonne, Président Serge Bianchi, professeur agrégé). Et, prolongeant ses recherches régionales, il écrivit Chroniques d’Igny et alentours Imprimeur-Éditeur Maury, 1993, 246 pages. Il collaborait en 2005 à différentes publications sur le patrimoine des communes de l’Essonne.
Marié, il était père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16092, notice BÉCU Gérard par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 5 août 2021.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. OURS, dossiers Seine et fonds C. Fuzier. — Le Combat Social, juin 1957 et juin-juillet 1958. — Tribune socialiste, 4 février 1961, 18 mai et 29 juin 1963. — Entretien avec G. Bécu et correspondance, septembre 2005.

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