CAUDRON Jean-Baptiste, Casimir (aîné) [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Communiste icarien né à Favières (France) le 17 avril 1817, négociant à Rouen (Seine-Inférieure), Jean-Baptiste Caudron fut le gérant du Populaire de Cabet du 4 avril 1847 au 5 mars 1848. Il fit partie de la commission de cinq membres qui quitta Le Havre le 11 août 1848 afin d’aller porter 25 000 F aux deux premières Avant-gardes envoyées fonder Icarie aux États-Unis en février et en juin (et dont on ne connaissait pas encore à cette date la situation désespérée).

Après avoir débarqué à New-York, les membres de la commission des cinq gagnèrent la Louisiane et rencontrèrent les survivants des Avant-gardes en arrivant à Shreveport (Louisiane). Ils leur distribuèrent 5 000 F, soit 55 F chacun, pour leur permettre de se replier vers La Nouvelle-Orléans.

Non découragé par l’échec du Texas, Jean-Baptiste Caudron fut l’un de ceux qui s’employèrent à dynamiser le moral et l’unité des troupes icariennes regroupées provisoirement à La Nouvelle-Orléans, où il arriva lui-même le 9 décembre 1848. Il décida de partir avec Cabet à Nauvoo (Illinois), et il y soutint ce dernier, en butte à une forte opposition interne, en novembre 1849, janvier 1850, janvier et mai 1851.

Seul en 1850, Jean-Baptiste Caudron fut ensuite rejoint par son épouse. En 1853, ils perdirent une fillette agée de 9 mois. J.-B. Caudron travaillait alors au moulin et à la distillerie, et il avait demandé la citoyenneté américaine le 30 juillet 1852.

En juillet 1855 Jean-Baptiste Caudron se rallia à l’opposition à Cabet et vota contre ce dernier le 12 mai 1856. Il quitta sans doute rapidement la colonie, puisque à l’automne 1856 il fut l’un des 76 anciens membres de la communauté qui signèrent une pétition de soutien à l’opposition, dans laquelle étaient dénoncées les tendances « dominatrices [et] antidémocratiques » de Cabet.