CÉRÉZO Émile Désiré, dit Pete BOUVET [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né le 12 septembre 1856 à Denain (Nord), mort le 24 avril 1947 à Tovey Humphrey Station (Illinois) ; marié et père de famille (grand-père en 1911) ; mineur ; émigré en Amérique à la suite d’une mise à l’index ; militant anarchiste puis socialiste de sensibilité syndicaliste-révolutionnaire sous le pseudonyme de Pete Bouvet.

Fils d’ Hippolyte Cérézo, puddleur (né le 6 juillet 1813 à Bouchain (Nord), mort le 7 mai 1863 à Denain (Nord)) et d’Honorine Bruyelle, née le 13 février 1812 à Hordain (Nord), ménagère, Émile Cérézo naquit le 12 septembre 1856 à Denain (Nord) et se maria le 10 juillet 1875 à Auberchicourt (Nord), avec Célina Élise Lemoine (1857-1922). Ils avaient eu une fille, Célina, née le 24 mai 1875 (lundi) à Auberchicourt (Nord), qui fut reconnue et légitimée lors de leur mariage . La famille était domiciliée à Auberchicourt (Nord) en 1875 et à Liévin en 1876.

Émile Cérézo émigra en Amérique en 1883 , sans doute à la suite d’une mise à l’index dans le bassin minier du Nord–Pas-de-Calais.

Installé à Weir City (Kansas), Militant anarchiste, il figurait en 1895 au nombre des abonnés-souscripteurs de L’Ami des ouvriers.

Peu après, il changea de nom et se fit appeler Pete Bouvet. Il travaillait en 1896 à Joggins Mines (Canada). Abonné à La Tribune libre, il promettait d’essayer de trouver des abonnés malgré les difficultés auxquelles il se trouvait confronté. Il se proposait également de faire de la propagande anarchiste en direction des mineurs anglophones.

En 1899, Pete Bouvet était installé à Spring Valley (Illinois). Dans une polémique avec Julien Bernarding, il déplora que ce dernier, qui l’avait converti à l’anarchisme, ait maintenant changé d’opinion. Pour sa part, il continuait de prôner l’abstention électorale absolue. Mais il se savait désormais très isolé, et alors qu’il avait déménagé à Assumption (Illinois), un ami de vingt ans le menaça en 1900 de ne plus lui adresser la parole s’il s’obstinait dans ses idées libertaires.

Pete Bouvet s’abonna à L’Union des travailleurs en février 1902. Il travaillait alors à Dawson (Illinois). Très méfiant dans un premier temps, il s’avoua bientôt convaincu et se rallia au socialisme. En 1903-1904, il plaça autour de lui plusieurs dizaines d’abonnements d’essai. Lecteur dévoué et généreux, il versa à de nombreuses reprises son obole à la souscription permanente.

Preuve qu’il n’avait pas totalement renié ses idées d’antan, Cérézo-Bouvet s’abonna en 1908 à l’Action syndicale, le journal anarcho-syndicaliste publié à Lens. Il travaillait alors à Sangammon (Illinois). En 1912, histoire sans doute de se rappeler au bon souvenir de ses anciens camarades de lutte, on trouve son véritable nom sur une liste de souscription au profit de l’anarcho-syndicaliste Simon, héros de Courrières, arrêté avec Benoît Broutchoux lors d’une manifestation contre la vie chère.

En 1912, Cérézo-Bouvet était membre de la section socialiste locale de Blue Mound (Illinois ?). Proche de la mouvance des IWW, il collecta autour de lui la somme de 2 dollars pour hâter la libération des deux dirigeants syndicalistes-révolutionnaires Joe Ettor et Arturo Giovannitti.

Il demeura un lecteur fidèle de l’Union des travailleurs jusqu’à la disparition de ce journal en 1916.

Émile Cérézo-Pete Bouvet mourut le 24 avril 1947 à Tovey Humphrey Station, Christian County, Illinois, USA, à l’âge de 90 ans, et fut inhumé le 26 au Carlinville cemetery de Macoupin, Illinois.

Émile Cérézo était le frère d’Hippolyte Cérézo, lui-même mineur et syndicaliste CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161214, notice CÉRÉZO Émile Désiré, dit Pete BOUVET [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 7 juillet 2014, dernière modification le 13 juin 2019.

Par Michel Cordillot

SOURCES : L’Ami des ouvriers, 30 décembre 1895 ; La Tribune libre, 1er octobre, 10 décembre, 24 décembre 1896, 23 mars, 6 avril 1899, 24 juillet 1900. — L’Union des travailleurs, 13 février 1902, 20 octobre, 27 octobre 1904, 5 avril 1906, 23 mars 1911, 18 janvier, 3 octobre 1912, 6 mai 1915. — L’Action syndicale, 31 mai 1908. – Notes de Gilles Pichavant.

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