CHARTRE Pierre [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]
Par Michel Cordillot
Communiste icarien né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 20 mars 1812, Pierre Chartre était menuisier. Membre du troisième Grand départ avec son épouse Marie-Louise (née vers 1821) et sa fille Louise (née le 9 juillet 1842), il partit pour les États-Unis le 28 novembre 1848. En 1850, tous trois étaient membres de la colonie de Nauvoo (Illinois).
Pierre Chartre soutint Cabet contre ses opposants en novembre 1849, janvier 1850, janvier et mai 1851. Comme l’y incitait le fondateur d’Icarie, il demanda la citoyenneté américaine le 30 juillet 1852.
En 1854, Pierre Chartre travaillait à la scierie de la colonie ; son épouse, qui avait donné naissance à un fils prénommé Lucien le 16 août 1850, était surveillante-directrice de la salle d’asile réservée aux enfants de 2 à 5 ans.
Pierre Chartre demanda à sortir de la communauté le 3 février 1856, lorsque les dissensions qui la déchiraient apparurent insurmontables. Toutefois il était encore présent à Nauvoo en mai, et le 12 de ce même mois, il vota contre Cabet avec l’opposition. Il était toujours membre de la communauté de Nauvoo en octobre 1856.
Par Michel Cordillot
SOURCES : Federal census 1850 ; Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Le Populaire de 1841, 1er juillet 1849 entre autres ; Colonie icarienne, 20 septembre, 27 septembre 1854 ; Revue icarienne, n° 1, octobre 1856 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 173 ; notes de Robert Sutton et François Fourn.