Par Michel Cordillot
Communiste icarienne née vers 1821, Angèle Naegelin partit pour les États-Unis le 12 novembre 1848 avec le deuxième Grand départ. Peu après son arrivée à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), elle épousa un autre communiste icarien, Eugène Chevillon.
Membre de la communauté de Nauvoo (Illinois), la citoyenne Chevillon y exerça la fonction de directrice de l’école des filles. Dans le courant de l’été 1850, elle fut autorisée à retourner en France aux frais de la communauté pour y chercher ses parents, victimes de persécutions politiques. Cette décision, tout à fait exceptionnelle, n’alla pas sans provoquer quelques murmures. Par la suite, la citoyenne Chevillon se distingua par son militantisme ardent au bénéfice de l’égalité politique des femmes, ce qui l’amena à entrer en conflit avec Cabet lui-même.
Il semble qu’Angèle Chevillon ait quitté la communauté (et son mari) avant 1854 pour « s’installer dans l’individualisme » dans la ville de Nauvoo.
Par Michel Cordillot
SOURCES : Le Populaire de 1841, 1er juillet 1849 entre autres ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 274, note 1 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 181 ; Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires, Paris, Fayard, 1981 ; Dale Larsen (ed.), A History and Census of the Icarian Communities : Soldiers of Humanity, The National Icarian Heritage Society, sl, 1998, p. 87 ; notes de François Fourn et Robert Sutton.