CHICARD François, Amédée [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]
Par Michel Cordillot
Communiste icarien, né à Véron (Yonne) le 8 mars 1809, fondeur, François Chicard s’était installé à Paris sous la monarchie de Juillet. Répondant à l’appel de Cabet, il partit pour les États-Unis le 18 décembre 1848 avec le quatrième Grand départ du Havre. Il était accompagné par son épouse Rose et leur fille Hélène Éloïse.
Peu après être arrivés le 5 février 1849 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), les Chicard décidèrent de suivre Cabet à Nauvoo (Illinois). Tous trois étaient membres de la communauté en 1850. Le 1er septembre de cette même année, un garçon prénommé Amédée vint compléter la famille. En 1854, François Chicard travaillait à l’atelier de tonnellerie.
A Nauvoo, François Chicard soutint Cabet contre ses opposants et il signa tous les textes approuvant son action parus en novembre 1849, janvier 1850, janvier et mai 1851. Comme Cabet l’y avait incité, il demanda la citoyenneté américaine le 31 juillet 1852. Le 19 mars 1855, il écrivait à un ami resté en France : « Après plus de six années d’expérience, j’ai la conviction que la communauté seule, basée sur la fraternité, peut faire le bonheur de l’homme et de la femme. »
En 1856, François Chicard prit le parti de la minorité restée fidèle à Cabet. Il vota pour lui le 12 mai et le suivit à Saint Louis (Missouri) à l’automne.
François Chicard fut par la suite membre de la communauté de Cheltenham (Missouri).
Par Michel Cordillot
SOURCES : BN, Nafr. 18 150, ff. 113-114 ; Federal census 1850 ; Le Populaire de 1841, 1er juillet 1849 entre autres ; Nouvelles de Nauvoo, n° 5, 12 octobre 1849 ; Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Le Populaire de 1841 ; Colonie icarienne, 26 juillet, 20 septembre, 27 septembre 1854 ; É. Cabet, Guerre de l’opposition, août 1856, p. 63-64 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 172 ; notes de Robert Sutton et François Fourn.