DEBELLEY Jacqueline [née LAMARCHE Jacqueline]

Par Gérard Leidet

Née le 18 janvier 1928 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; assistante sociale rurale puis institutrice ; militante du SNI ; militante communiste (1954-1960) et associative.

Née d’un père pyrénéen et d’une mère corse, Jacqueline Lamarche s’installa dans les années 1930 avec ses parents et ses deux sœurs à Luynes, alors petit village, situé à sept kilomètres d’Aix-en-Provence. Après avoir commencé sa scolarité à l’école communale de Luynes, elle fréquenta pendant la guerre l’école primaire supérieure de filles d’Aix. Bachelière en 1946, elle s’engagea par contrat avec la mutualité sociale agricole vers des études d’infirmière et d’assistante sociale. Devenue assistante sociale rurale en 1950 à Tarascon-sur-Rhône puis en 1952 à Salon-de-Provence, elle démissionna de ces fonctions en 1953 après avoir épousé Marcel Debelley qu’elle avait rencontré en 1950 lors d’un voyage des Brigades de jeunes en Yougoslavie. Ce dernier ingénieur-enseignant, syndicaliste dans l’enseignement agricole, retraité, devint trésorier de l’association Promémo rassemblant depuis 1999 les « Amis du Maitron » pour les Bouches-du-Rhône et le Var.

En 1954, Jacqueline Lamarche rejoignit à Rethel (Ardennes) son époux ; institutrice remplaçante, elle adhéra dans le même temps au Syndicat national des instituteurs et au Parti communiste français.

En 1956, le couple ayant été muté dans le Puy de Dôme, Jacqueline Lamarche commença à exprimer des désaccords, comme l’ensemble de la section de Rethel, avec la politique du PCF (décision de voter, le 12 mars, les « pouvoirs spéciaux » au Président du conseil Guy Mollet pour sa politique algérienne ; plus largement rapprochement du Parti communiste avec la SFIO et refus d’exprimer pleinement, selon elle, pour le Parti, « l’indépendance de l’Algérie ». Elle continua cependant à militer au sein du Mouvement de la paix et du PCF, contre « les événements d’Algérie » et pour soutenir les revendications sociales du moment.

Tout en combattant le pouvoir gaulliste et la « guerre coloniale » qui se prolongeait, le couple maintint ses désaccords, notamment lors de la conférence fédérale de juin 1959. Les conflits qui suivirent avec la section locale entraînèrent son exclusion (ainsi que celle de son mari) lors de l’année 1959-1960. Si elle n’adhéra plus à aucun autre parti politique, Jacqueline Lamarche intégra, à partir de 1970, l’équipe qui éditait Le Communiste, Le communiste des Bouches-du-Rhône puis Regroupement communiste, aux côtés notamment de l’ouvrier typographe, syndicaliste et ancien militant communiste septémois Honoré Ruzettu.

Depuis 1954, Jacqueline Lamarche militait au SNI dans le cadre de l’orientation tendance Bouches-du-Rhône qui, après plusieurs années d’hésitation quant à la forme exacte de son organisation, finit par choisir l’intitulé « Unité et Action » au milieu des années 1960. Elle participa activement à la mobilisation contre les lois anti-laïques, notamment la loi Debré du 31 décembre 1959 qui précisait que tout établissement privé sollicitant une aide de l’État devait accepter un contrôle (cette loi proposait aux établissements privés un régime de « contrat d’association » ou un régime de « contrat simple »), ainsi qu’aux grèves et manifestations de mai-juin 1968. A partir de la rentrée 1970, elle fut nommée à Marseille (école de la Cabucelle) puis aux Pennes-Mirabeau. Elle assuma alors pendant trois ans (1975-1978) la responsabilité de la sous-section du SNI Les Pennes-Septèmes, précédant dans cette fonction Pierre Legal (futur dirigeant national du SNUIPP et responsable de la rubrique administrative de la revue Fenêtres sur cours), Philippe Batoux, Henri Jean et Gérard Leidet.

Par ailleurs Jacqueline Lamarche compléta son engagement politique et syndical en militant dans de nombreuses associations : Union des femmes françaises, Mouvement de la paix, Comité Audin, France-URSS, France-Cuba, Amis de la République sahraouie, France-Palestine et France-République démocratique allemande, Promémo.

Retraitée depuis 1983, Jacqueline Lamarche continua de participer aux activités du SNI-PEGC et de la Fédération générale des retraités de la Fonction publique. Elle assista à une dizaine de congrès nationaux de la FGR. En 1992 lors de la scission-exclusion de la Fédération de l’Éducation nationale, elle rejoignit la Fédération syndicale unitaire tout comme la majorité départementale du SNI-PEGC et de la FEN 13. Lors de la rentrée scolaire 2013-2014, elle était en possession de sa 60e carte syndicale.

Le 12 février 2012, elle signa avec son époux, la pétition lancée à l’initiative du Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC) et de l’association des amis d’Edouard Gierek-France. Le texte sous-titré "Non à la chasse aux sorcières en Pologne et en Europe" exigeait que le professeur polonais Zbigniew Wiktor devait être rétabli dans tous ses droits universitaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161389, notice DEBELLEY Jacqueline [née LAMARCHE Jacqueline] par Gérard Leidet, version mise en ligne le 8 juillet 2014, dernière modification le 27 novembre 2014.

Par Gérard Leidet

SOURCES : Archives de la section départementale du SNI des Bouches-du-Rhône. — Notes de Marcel Debelley, époux de la militante. — Témoignage oral de la militante.

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