COLOM Charles dit Alphonse [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot, Mauricette Laprie

Né le 4 juillet 1854 à Villandraut (Gironde) ; ouvrier verrier ; syndicaliste ; anarchiste à Bordeaux et aux États-Unis puis socialiste.

Fils naturel de Marie Colomb, couturière, Charles Colomb se maria le 7 février 1880 à Moustey (Landes) avec Marie Louise Saufrignon, sans profession, née le 1er novembre 1857 à Moustey. De leur union naquirent Marthe Alphonsine le 15 décembre 1880 à Moustey et Alban Ferdinand le 11 mai 1888 à Bordeaux (Gironde).
Alphonse Colomb figura sur la liste des membres du comité anarchiste de Bordeaux en 1886.
Verrier à la verrerie Robert du Bouscat (Gironde) et précédemment à la verrerie Limau et Reynaut – 106 rue du Hautoir à Bordeaux, il fut un des meneurs avec Xavier Caron, Ferdinand Dehail et Ali Virgile, de la grève du 5 avril au 11 août 1890 des verriers en verre blanc de Bordeaux et des Landes, déclenchée à la suite du refus des patrons d’augmenter leurs salaires de 10 %. Il signa le 12 avril 1890, en tant que secrétaire du comité de grève de la chambre syndicale des verriers réunis de Bordeaux (Gironde), et de Moustey & Richet (Landes), le texte de la circulaire adressée par les ouvriers verrier en verre blanc de Bordeaux et des Landes à leurs camarades des verreries de France, dans le but d’empêcher les patrons soit de s’approvisionner en marchandises chez leurs confrères, soit pour rendre impossible le recrutement d’autres ouvriersdans leurs établissements. La chambre syndicale des verriers réunis de Bordeaux (Gironde) et de Moustey & Richet (Landes) anima cette grève des quatre-vingt-dix ouvriers des verreries Limau et Reynaut [trente grévistes], Robert et Cie à la Vache au Bouscat [quinze grévistes] et Fronsac et Mautauzie à Moustey et Richet dans les Landes [quarante-cinq grévistes]. Les ouvriers obtinrent satisfaction. Le 18 mai 1890, le commissaire spécial dressa des fiches de renseignements sur les grévistes, dont celle de Colomb « … il suit toutes les réunions socialistes, on dit qu’il est secrétaire des réunions qui se font rue du Tondu au Paradis terrestre… socialiste, révolutionnaire, militant, il a été le principal organisateur de la grève… »
Arrivé aux États-Unis en octobre ou novembre 1902, Alphonse Colomb trouva du travail à Morgantown (West Virginia). Socialiste convaincu, il s’abonna à L’Union des travailleurs en décembre de la même année. Dans une correspondance adressée en janvier 1903 à la rédaction, il se prononçait en faveur de la tactique de la grève générale. En mars, il versa son écot à la souscription destinée à permettre l’agrandissement du format du journal. Au bout de 8 mois de séjour aux États-Unis, Alphonse Colomb décida de rentrer en Europe. Âgé de 48 ans, il n’acceptait pas d’avoir été obligé de faire le travail d’un jeune de 20 ans.
Alphonse Colomb, passager embarqué à Montevideo (Uruguay) sur le paquebot des messageries maritimes « Le Magellan » revint à Bordeaux le 23 mars 1907.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161431, notice COLOM Charles dit Alphonse [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, Mauricette Laprie, version mise en ligne le 9 juillet 2014, dernière modification le 9 février 2022.

Par Michel Cordillot, Mauricette Laprie

SOURCES : Arch. Dép. Gironde, 1M469, 634. — L’Union des travailleurs, 11 décembre 1902, 8 janvier, 26 mars, 2 juillet 1903. — La Petite Gironde, 23 mars 1907. — État civil de Bordeaux et de Villandraut (Gironde), de Moustey (Landes).

fiches auteur-e-s
Version imprimable