GUIBAL René

Par Frédéric Stévenot

Né le 16 juin 1915 à Paris (XXe arr.), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; serrurier ou manouvrier ; résistant, membre des Francs-tireurs et partisans (FTPF), groupe Liberté, région C du département de la Marne.

René Guibal
René Guibal
SOURCE : L’Union

Marié, père d’un enfant et domicilié à Neufchâtel, René Guibal y fut arrêté sur dénonciation le 24 février 1944 avec vingt-trois autres résistants du même groupe par la Sipo-SD de Saint-Quentin pour actes de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées. Les arrestations suivirent celle de Paul Gillant, intervenue le 19, ce qui a jeté la suspicion sur lui : il a été accusé post mortem d’avoir donné les noms de ses camarades lors de l’interrogatoire, ce qu’aucun élément n’a permis de confirmer. Quoi qu’il en soit, dix-sept d’entre eux périrent : huit ont été fusillés, huit sont morts en déportation ; un autre a été tué en mission.
Membre des FTPF au sein du groupe Liberté (région C du département de la Marne) depuis le mois de janvier 1944, René Guibal avait reçu un poste-récepteur clandestin et il avait effectivement participé à des sabotages de voies ferrées. Il était également réfractaire au Service du travail obligatoire (STO). Emprisonné à Saint-Quentin, il fut traduit devant le tribunal militaire allemand FK 602 de la ville (au 23 rue d’Isle), qui prononça le 7 avril 1944 sa condamnation à mort. Il a été fusillé le lendemain au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes.
Vingt-sept résistants furent abattus le même jour, comme le rappelle la plaque commémorative posée sur le mur de l’ancien tribunal allemand. Après leur exécution une affiche fut apposée à Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal Allemand compétent a condamné à mort une bande terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant » (BVII). L’avis concernait les résistants arrêtés appartenant à différents groupes de la moitié nord du département et de Busigny (Nord), mais aussi la population de l’Aisne.
Un monument fut inauguré à Neufchâtel-sur-Aisne le 21 septembre 1947 avec les noms des dix-sept victimes du groupe. Le nom de René Guibal figure à Saint-Quentin, sur le monument de La Sentinelle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161508, notice GUIBAL René par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 9 juillet 2014, dernière modification le 30 mai 2022.

Par Frédéric Stévenot

René Guibal
René Guibal
SOURCE : L’Union

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, J 1461/13. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – L’Union (Photo), 19-20 octobre 1946. — Notes Jean-Pierre Besse. – Monument commémoratif de Neuchâtel-sur-Aisne. – Monument de La Sentinelle, et plaque commémorative au 23 rue d’Isle (Saint-Quentin)..— Notes Jocelyne et Jean-Pierre Husson.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable