Par Michel Cordillot
Alsacien francophile né en 1831, Jacques Cron émigra aux États-Unis et s’installa à Austin (Texas) comme coiffeur, probablement fin 1870. Au lendemain de la défaite de la Commune de Paris, il fit parvenir à son frère François, qui s’était battu jusqu’au dernier jour et était parvenu à échapper aux massacres, la somme de 100 F. Dans les lettres qu’il lui envoya alors pour l’engager à venir le rejoindre, il ne cachait pas ses sentiments favorables aux insurgés : « Oui, si tu as du cœur, tu ne resteras pas en France, tu viendras en Amérique ; au moins tes filles ne deviendront pas les maîtresses de vos bourreaux et tes fils leurs serviteurs » écrivait-il dans une de ses missives. Ces lettres furent saisies par la justice et servirent de pièces à conviction lors du procès de François Cron, qui fut condamné à la déportation simple.
Par Michel Cordillot
SOURCE : Souvenirs amers. Mémoires de François Camille Cron, Paris, Mercure de France, 1989, passim.