MARCONI Luigi

Par Daniel Grason

Né le 27 mai 1904 à Roveredo-in-Piano région du Frioul-Vénétie Julienne (Italie), mort en 1995 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; tréfileur ; communiste ; militant de l’Union populaire italienne (UPI) ; militant de la Main-œuvre immigrée (MOI) ; déporté.

Luigi Marconi
Luigi Marconi

Fils de Joseph et de Thérèse, née Cadelli, Luigi Marconi vint en France le 31 mars 1922, il se conforma à la législation sur le séjour des étrangers. En octobre 1929, à la suite d’un différend avec un collègue sur le rendement au travail et la nécessité de faire grève, il échangea quelques coups avec lui. Cet incident fit l’objet d’une note de la Police judiciaire.
Marié, père de quatre enfants, la famille demeura 13 boulevard Lamouroux à Ivry-sur-Seine, puis fin octobre 1943 au 54 rue des Malassis à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Depuis 1939 il travaillait comme tréfileur dans la même ville aux Laminoirs et Tréfileries. Il adhéra au parti communiste en 1937 à Vitry-sur-Seine, était organisé à la cellule Fosse d’Enfer, devint membre du comité de section. Il quitta l’organisation à la fin 1938.
En 1939, il participa à un banquet de l’Union populaire italienne (UPI), adhéra à l’association. Le secrétaire de l’UPI Romano Cocchi impulsait une orientation résolument antifasciste dans l’hebdomadaire de l’association, La Voce degli Italiani (La Voix des italiens). Luigi Marconi se lia d’amitié avec plusieurs membres de l’association.
Après l’interdiction du parti communiste en septembre 1939, il resta sympathisant de l’organisation. La police l’interpella le 22 octobre 1940 à proximité de la mairie de Vitry-sur-Seine, il faisait partie d’une délégation de chômeurs qui devait se rendre en mairie. En cette période de pénurie, il allait chercher de temps en temps du ravitaillement à Nonancourt en Eure-et-Loir, il fit la connaissance de Georges Cloarec. Contrôlé par la police lors d’un retour, il comparut devant la 11e Chambre correctionnelle le 29 septembre 1942, fut condamné à quatre cents francs d’amende pour infraction à la loi du 17 septembre 1940 sur le ravitaillement. Cloarec vint à Vitry-sur-Seine pour échapper au Service du travail obligatoire, Marconi lui présenta Arthur (Eugène Martinelli). Celui-ci lui proposa d’entrer dans les FTP qui luttaient contre les Allemands.
Le 13 novembre 1943 Georges Cloarec avait rendez-vous avec Robert Witchitz à 17 heures au métro Reuilly-Diderot. Trois inspecteurs de la BS2 l’attendaient, ils l’arrêtèrent, Cloarec ignorait qu’en début d’après-midi, les policiers avaient arrêté Witchitz rue Lafayette en début d’après-midi. Depuis le 10 novembre Georges Cloarec habitait sous le nom de Philippe Laurent sa fausse identité au 15 boulevard Lamouroux à Vitry-sur-Seine. Tabassé dans les locaux des Brigades spéciales, Cloarec lâcha le nom de Marconi.
Trois inspecteurs de la BS2 se présentèrent le 15 novembre 1943 aux Laminoirs et Tréfileries, vers 17 heures, ils arrêtèrent Luigi Marconi. Fouillé au corps, il n’était porteur d’aucun tract d’aucun objet suspect, la visite domiciliaire fut aussi négative. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, incarcéré, puis livré aux Allemands.
Luigi Marconi était le 22 janvier 1944 au départ de Compiègne dans le convoi de deux mille cinq hommes à destination de Buchenwald (Allemagne) où ils arrivèrent le 24, certains détenus étaient dirigés sur Mauthausen (Autriche). Luigi Marconi matricule 41872 resta à Buchenwald, rentra de déportation.
Luigi Marconi a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR). Il continua jusqu’à la fin de sa vie à militer au sein du Parti communiste Français et adhéra à l’association franco-italienne antifasciste des Garibaldiens, qui a pour but d’honorer la mémoire de Giuseppe Garibaldi. Il mourut en 1995 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161660, notice MARCONI Luigi par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 juin 2020, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

Luigi Marconi
Luigi Marconi

SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste, 77W 2122. – Bureau Résistance GR 16 P 392664. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Témoignage familial.

Photographie : Arch. PPo. GB 184.

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