Par Marc Giovaninetti
Née le 19 septembre 1931 au Pré-Saint-Gervais (Seine, Seine-Saint-Denis) ; sténo-dactylo ; militante communiste parisienne ; membre du comité central puis national du PCF (1979-2000) ; sénatrice (1977-1986) et conseillère municipale (1978-1995) de Paris ; fondatrice en 2002, et secrétaire générale jusqu’en 2012 du parti politique « Communistes ».
Rolande Perlican naquit au Pré-Saint-Gervais, au domicile de sa grand-mère maternelle, mais elle ne vécut jamais dans cette commune de la banlieue ouvrière. Leurs parents, à elle et à Guy son frère aîné, se séparèrent peu après sa naissance, sa mère disparut, et son père, Charles Perlican, confia les deux enfants à sa propre mère qui s’occupa de leur éducation. Du côté maternel, Rolande Perlican était la petite-fille de Georges Beaugrand, un militant communiste important qui fut maire de Gentilly et eut maille à partir avec son parti à partir de 1944. Mais jamais elle ne connut ce grand-père, et il ne joua aucun rôle dans son itinéraire politique. Elle n’eut guère plus de contacts avec sa mère qu’elle ne rencontra qu’une fois fortuitement quand elle était encore enfant. Elle ne chercha pas ensuite à la retrouver. Mais à la fin des années 2000, elle apprit que sa mère avait eu une autre fille, et les deux demi-sœurs furent très heureuses de se retrouver. Sa grand-mère Perlican vécut elle-même séparée de son mari à partir de 1935, mais sans rompre avec lui. Le grand-père resta dans son village proche de la Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne avec Guy, tandis que la grand-mère s’installa à Paris avec Rolande et la plus jeune des nombreuses enfants qu’elle avait pris en nourrice. Au contraire de son mari, elle était originaire d’une famille d’artistes, qui comptait une choriste de l’Opéra comique et un luthier. Dotée d’une forte personnalité, après avoir été nourrice en Seine-et-Marne, elle devint couturière à Paris, en vivant très modestement avec les deux filles dans une loge de concierge à la Porte de Clignancourt.
Rolande Perlican, alors âgée de neuf ans, se souvient avoir vu défiler pendant cinq jours les troupes allemandes victorieuses qui venaient occuper la capitale. Le père, Charles, devait passer toute la guerre comme prisonnier dans un Stalag allemand en Prusse orientale, non loin de la frontière soviétique, où il fut un des organisateurs de la solidarité et la résistance communistes. Né en 1906, il était en effet syndicaliste et communiste de longue date, secrétaire d’un des rayons de la rive gauche parisienne, et il resta membre du PCF jusqu’à sa mort en 1981. Ouvrier d’État à l’Hôtel des Monnaies et Médailles, il avait été licencié en 1936 comme responsable syndical et meneur de la grève du mois de juin. Tout en visitant régulièrement ses enfants et en subvenant à leurs besoins essentiels, il vivait de son côté non loin de son lieu de travail dans le VIe arrondissement parisien et n’était pas en mesure de participer de près à leur éducation.
Pendant l’Occupation, la grand-mère Perlican retourna s’installer dans le village de son mari en pensant que les enfants y vivraient plus en sécurité. Le garçon, peu attiré par les études, s’engagea à treize ans dans le métier de boulanger, puis dans le militantisme au PCF jusqu’à son décès en 1998. Il fut pendant un temps membre du secrétariat fédéral du Val-de-Marne. Sa sœur, qui montrait au contraire de bonnes dispositions scolaires, fut inscrite dans un pensionnat religieux à Meaux, après avoir réussi sans difficulté le certificat d’études et avoir été dûment baptisée. La grand-mère, pourtant, n’était guère pratiquante et se montrait plutôt favorable à l’engagement politique de son fils. Quand l’établissement ferma à cause des bombardements de l’aviation américaine, l’année scolaire se termina dans un collège d’État à Château-Thierry. Cette semi-réclusion et l’éloignement du père expliquent que la famille ne fut témoin d’aucun des événements de la Libération.
Charles Perlican rentra un des derniers d’Allemagne après la fin de la guerre. Il se mit alors en ménage avec une de ses camarades, agent hospitalier à l’Assistance publique et mère d’une petite fille. La grand-mère resta alors en Seine-et-Marne, et Rolande s’installa avec cette famille recomposée dans le VIe arrondissement. Inscrite au lycée Fénelon à la rentrée 1946, elle n’y passa qu’une semaine. Il fut décidé qu’elle suivrait plutôt un enseignement professionnel qui lui permettrait de gagner sa vie au plus vite. C’est ainsi qu’elle subit deux années de formation au métier de sténodactylo dans un établissement du 1er arrondissement. Autant elle appréciait les matières d’enseignement général, autant la formation professionnelle la rebutait, et elle s’interrompit à l’âge de dix-sept ans pour commencer à travailler. D’abord vendeuse dans un magasin de chaussures, elle entendit dire que la Radiodiffusion française recrutait. Elle se présenta et fut engagée, d’abord à une tâche subalterne d’employée de bureau au service de la redevance, rue Dussoubs.
En janvier 1946, encouragée par l’exemple de son père qui avait été réintégré aux Monnaies avec les autres licenciés de 1936, Rolande Perlican adhéra à l’UJRF, l’Union de la Jeunesse républicaine de France, la nouvelle appellation des Jeunesses communistes depuis 1945. L’organisation ayant décidé de rassembler les filles à part, comme avant la guerre, elle intégra en fait l’UJFF, l’Union des Jeunes Filles de France. Celles-ci étant organisées en « foyers », elle participa à reconstituer celui du VIe arrondissement, puis à en créer un dans le VIIe où elle milita à partir de 1950. Pendant l’été 1951, elle participa au 3e festival mondial de la Jeunesse à Berlin-Est.
Rolande Perlican adhéra au PCF en septembre 1948, peu après avoir commencé à travailler, d’abord rattachée à une cellule locale du VIe arrondissement. Elle adhérait en même temps à la CGT, et en mai 1949, elle se vit proposer une place de secrétaire au syndicat de son entreprise, ce qui lui permettait de rejoindre le siège de la RTF au 107 rue de Grenelle. Elle devait encore travailler comme secrétaire d’un ingénieur jusqu’en 1953, date où elle quitta l’entreprise. En septembre 1950, elle fut choisie comme secrétaire de la cellule d’entreprise de la Radiodiffusion. Elle avait au préalable, à la fin de l’année 1949, suivi l’école de section du VIIe arrondissement destinée aux jeunes, et en mai 1951, elle fut admise à l’école fédérale de ce qui était encore la fédération de la Seine du PCF. Considérée comme « une excellente militante […], très attachée au Parti », elle commençait, comme membre du comité de section du PCF du VIIe arrondissement et du secrétariat fédéral de la Seine de l’UJFF, une progression prometteuse dans l’appareil parisien, bientôt dans le sillage de Raymond Guyot, le tout-puissant secrétaire fédéral. Au 6e congrès de l’UJFF en juillet 1952 à Ivry, elle intégrait le bureau national de l’organisation.
En 1954, Rolande Perlican épousa André Léon, un militant communiste issu d’un milieu bourgeois. Le couple, qui habitait dans le XIVe arrondissement qu’elle ne devait plus quitter, eut deux filles, nées en 1955 et 1956, mais se sépara en 1961, André Léon cessant peu après ses activités militantes. Rolande Perlican éleva seule ses deux filles, sa grand-mère devenue veuve vivant aussi avec elles pendant une quinzaine d’années jusqu’à son décès. Après neuf ans de célibat, Rolande Perlican se remit en ménage définitif avec Paul Fraisse, membre du comité fédéral de Paris.
En 1953, la jeune militante suivit l’école centrale de la jeunesse, après quoi elle fut affectée à l’UJFF comme permanente. En 1954, à la 2e conférence de la nouvelle fédération de Paris-Ville, toujours dirigée par Raymond Guyot, elle faisait son entrée au comité fédéral. En dépit d’une grande timidité qui la gênait pour s’exprimer même dans les réunions internes, ses capacités étaient assez reconnues pour qu’elle fût proposée en 1955 à l’école centrale de quatre mois, le marchepied vers de plus hautes responsabilités de cadre.
L’UJFF était alors dirigée depuis 1951 par Mauricette Van Houtte*, la nièce de Jeannette Vermeersch, qui de l’avis général des autres membres de la direction n’était pas à la hauteur de la fonction. Au congrès qui se préparait en 1958, il semblait acquis qu’elle serait remplacée par Hélène Luc, que Rolande Perlican soutenait aussi. C’est alors que les quatre ou cinq dirigeantes qui préparaient cette relève furent convoquées à une réunion du bureau politique du PCF. Très impressionnées, elles s’y firent sévèrement sermonner par Thorez, Vermeersch, Frachon et quelques autres, mais en quittant la séance, elles furent réconfortées par Paul Laurent qui dirigeait encore les Jeunesses redevenues communistes en 1956. Le congrès d’Ivry début juillet confirma la promotion d’Hélène Luc comme secrétaire générale de l’UJFF, tandis que Rolande Perlican, toujours au bureau national, intégrait le secrétariat à partir de 1960. Elle participait à la rédaction de la revue Filles de France aux côtés de Yann Viens et assura un temps l’intérim d’Hélène Luc pendant son congé de maternité.
En 1959 cependant, son ascension connut un premier accroc. Son mari avait prévu de quitter le comité de section du XIVe arrondissement, mais elle-même pensait rester. Pendant la conférence, un des secrétaires de la section, Albert Boisseau, la prévint qu’elle allait être virée pour « incapacité politique ». Dans cette section particulièrement frondeuse depuis 1956, où Hélène Parmelin et ses amis menaient une « activité fractionnelle » notoire, elle s’était pourtant souvent prononcée en faveur de la direction fédérale et nationale. Elle ne protesta pas contre son éviction, mais reconnait avoir pleuré toute la nuit. D’autant qu’à la conférence fédérale suivante, la 5e de Paris, fin mai, Raymond Guyot lui annonça sans ménagement qu’elle serait aussi retirée du comité fédéral. Le prétexte évoqué était ses nouvelles responsabilités à l’UJFF.
Sollicitée après son départ de l’UJFF par Étienne Fajon pour rentrer comme rédactrice à l’Humanité, elle préféra rester en contact avec les militants en saisissant la perche que lui tendait Paul Laurent. Il la reprit au comité fédéral de Paris dont il était devenu le premier secrétaire en 1962. Elle restait ainsi permanente, chargée de suivre la section des chèques postaux. Cette fois, elle ne tarda pas à obtenir une belle promotion puisqu’elle fut propulsée au secrétariat fédéral en 1967, comme responsable aux cadres. Elle conserva cette fonction jusqu’en 1969, mais subit une deuxième dégradation suite à une remontrance d’Henri Fiszbin, le numéro deux de la fédération : elle s’était montrée incapable, malgré des tentatives de persuasion pendant trois mois, d’obtenir l’exclusion d’une militante oppositionnelle par sa cellule. Elle resta au bureau fédéral, chargée de suivre le comité arrondissement du XIVe qui coiffait quatre sections réunissant quelques 1 350 adhérents. Elle-même était rattachée à une cellule de l’hôpital Cochin où elle se faisait un devoir de participer régulièrement au travail militant. Sa notoriété en tant qu’animatrice de l’arrondissement se confirma grâce au succès d’une initiative qu’elle a dirigé pendant plusieurs années, la Nuit du cinéma. L’engouement populaire se mesurait aux milliers de personnes qui se rassemblaient dans une grande salle en face de la gare Montparnasse.
Aux élections municipales de 1977, Fiszbin devenu secrétaire du PCF à Paris conduisait les listes d’Union de la gauche. Il pensait être en mesure de battre Chirac, et comptait beaucoup sur le succès de Rolande Perlican, tête de liste dans le XIVe. Celle-ci, plus réservée et dubitative, fut en effet battue de 114 voix par la droite au deuxième tour. Elle faisait cependant son entrée au conseil municipal, parmi les 40 élus d’opposition. Elle devait y rester élue pendant dix-huit ans.
Dans un parti qui avait alors à cœur de promouvoir des femmes aux postes de responsabilité, elle semblait promise à de plus hautes fonctions encore. En 1972, au 20e congrès du PCF, sa candidature au comité central, envisagée, ne fut pas retenue. Elle dut attendre pour cela que se résolvent, par la démission d’Henri Fiszbin, les oppositions entre les directions nationale et fédérale du parti, et elle ne fit son entrée dans l’organe exécutif qu’au 23e congrès, en mai 1979. Elle y fut reconduite jusqu’en mars 2000.
En 1977 encore, à l’apogée de l’Union de la gauche, le secrétaire fédéral Georges Heckli lui annonça qu’elle serait présentée comme sénateur de Paris en position éligible. Ainsi fit-elle son entrée dans la haute assemblée en remplacement de Catherine Lagatu. Comme elle conservait ses responsabilités dans le XIVe arrondissement, elle intégra la commission des affaires étrangères et de la défense où elle pensait qu’elle ne serait pas chargée de trop de travail puisque Serge Boucheny s’en occupait en priorité. Cependant, Henri Fiszbin, qui souhaitait profiter de sa notoriété, la poussa à se présenter à l’élection législative partielle dans le XIVe, consécutive à l’invalidation du député de droite Christian de la Malène. Elle fut cette fois battue au premier tour par la jeune socialiste Edwige Avice, qui remporta l’élection, en préfiguration de l’effritement des votes communistes au bénéfice des socialistes. Elle accomplit ainsi son mandat de sénateur de neuf ans puis ne se représenta pas. Sans avoir elle-même soutenu de propositions de lois majeures, elle restait marquée par l’âpreté des débats sur l’interruption volontaire de grossesse ou de l’enjeu de la loi sur la flexibilité du travail votée sous le gouvernement de Laurent Fabius. Elle participa aussi à un débat télévisé animé par Léon Zitrone sur la Nouvelle-Calédonie, où chaque groupe politique était représenté.
En avril 1979, après l’éviction d’Henri Fiszbin dont elle avait toujours désapprouvé les méthodes qu’elle jugeait autoritaires et l’opportuniste, puis la démission des autres secrétaires fédéraux, elle retrouva sa place au secrétariat fédéral désormais dirigé par Henri Malberg. Elle commençait à être connue comme une de celles qui dénonçaient les dérives du PCF hors de sa ligne de classe anticapitaliste et ses compromissions au gouvernement dans la logique d’union de la gauche. Rétrospectivement, elle en faisait remonter les signes avant-coureurs aux années 1950. En 1968, elle avait pourtant désapprouvé, comme la direction, l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, et elle ne se montra pas hostile à toutes les évolutions : elle vota pour la suppression du centralisme démocratique, par exemple, mais s’opposa à ce que l’Humanité abandonne son rôle d’organe officiel du PCF. Quant à la chute de l’URSS, elle la regretta en ce qu’elle signifiait le triomphe du capitalisme. Elle-même, comme tous les cadres du PCF, avait participé à quelques délégations dans les pays du camp socialiste, en URSS et en RDA, et particulièrement en Corée du Nord, où elle accompagna Raymond Guyot et Jacques Chambaz à la demande du premier, et où, comme eux, elle fut choquée par le culte dont était l’objet Kim Il-sung.
Lorsqu’elle quitta ses responsabilités fédérales à Paris au début de l’année 1988 à la demande de Georges Marchais, elle fut affectée à la commission des cadres alors dirigée par René Piquet*. Celui-ci, très occupé par ailleurs, lui laissait toute latitude, avec l’approbation du bureau politique. Elle entreprit une grande tournée des fédérations dont elle tira des notes sur l’état du parti qu’elle transmit au secrétariat. Cela aboutit en novembre 1989 à une réunion nationale de toutes les fédérations destinée à faire émerger des cadres de qualité à tous les niveaux de la hiérarchie. Elle fut maintenue dans ses fonctions de numéro 2 aux cadres lorsqu’Alain Bocquet succéda à René Piquet en 1990. D’abord très favorable à ce nouveau membre du bureau politique qu’elle aurait bien vu succéder à Marchais à la place de Robert Hue, elle se montra ensuite beaucoup plus circonspecte. Elle-même semblait promise au bureau politique dès le 27e congrès à Saint-Ouen en décembre 1990, mais dans les coulisses, Georges Marchais l’informa qu’elle suscitait trop de réticences au bureau politique du fait de ses positions. Après le départ et le décès de Gaston Plissonnier qu’elle sentait comme elle, mais plus discrètement, réticent aux évolutions du PCF, elle savait qu’elle n’avait plus guère de soutiens au sommet de l’appareil. Cependant, lorsque Hue lui annonça après le 18e congrès en janvier 1994 qu’on allait la retirer de la section des cadres, elle lui dit qu’elle ne se laisserait pas faire et poserait la question devant le CC devenu le comité national. Le secrétaire général lui demanda une demi-heure de réflexion, puis il lui dit qu’il renonçait à sa décision pour éviter un désaccord public. En 1997, la participation au gouvernement Jospin lui confirma que le PCF s’engageait dans une « voie social-démocrate ». Elle ne se gêna plus alors pour exposer ouvertement ses désaccords. Il lui arrivait d’être sifflée au comité national, et elle ne s’y sentait plus très à l’aise, malgré l’appui de certains vétérans du parti tels qu’Henri Martin ou Serge Boucheny qui partageaient ses idées mais avaient fait le choix de ne pas rompre.
À l’approche du 30e congrès, elle était la figure de proue d’une opposition interne dirigée contre la direction de Robert Hue et les contorsions politiques que nécessitait le prolongement de la participation des communistes au gouvernement. Cette sensibilité que les medias qualifiaient d’« orthodoxe » s’exprima encore plusieurs années au sein ou à la marge du parti. Rolande Perlican et ses partisans publiaient depuis 1998 un bulletin de quatre pages intitulé Communistes. Elle rompit toute attache avec le PCF après le congrès de Martigues en mars 2000, rendit publique son intention de fonder un nouveau parti en mai par un texte cosigné par quelques deux cents militants, et impulsa en mars 2002 le congrès fondateur de ce parti dénommé « Communistes ». Rolande Perlican en fut élue secrétaire nationale. Autant les médias couvrirent sa dissidence en 2000, lorsqu’elle contesta puis quitta le PCF, autant en 2002 la presse ne leur fit aucun écho. D’autres de ses anciens camarades ne suivirent pas sa démarche et choisirent de rester au PCF, où ils formèrent un temps la tendance dite « rouge vif », qui finit par se diluer.
Rolande Perlican garda sa fonction dirigeante jusqu’au 5e congrès de son organisation, et passa la main en décembre 2012. Ce nouveau parti, considérant que le réformisme menait à une impasse, se voulait résolument anticapitaliste et révolutionnaire. Il n’a cependant jamais réussi à gagner un nombre important de « déçus du PCF ». Présentant régulièrement des candidats à des élections, législatives, cantonales, municipales ou européennes, il a rarement dépassé 1 % des suffrages (avec une exception à 12 % pour un candidat aux cantonales de 2011 dans la Meuse). Il est vrai que son manque de moyens financiers ne lui permettait pas le plus souvent d’imprimer des professions de foi ou des bulletins de vote. Rolande Perlican elle-même a recueilli près de 400 voix, soit 0,85 % des votants, aux législatives de 2007 dans la 16e circonscription du Nord. Aux européennes de 2014, Communistes présentait partout des listes, sa fondatrice en deuxième position sur celle d’Île-de-France ; aucune n’est parvenue à atteindre 0,1 % des voix. La formation revendiquait alors environ 1 500 adhérents et 9 000 abonnés à sa revue en ligne.
Par Marc Giovaninetti
SOURCES : Archives du comité national du PCF. ― Archives du PCF, fonds Paul Laurent, brochures de la fédération de la Seine puis de Paris. ― Revue Filles de France, années 1952-1961. ― L’Humanité, discussions au CN, tribune en vue du 30e congrès, débats au congrès, notamment samedi 30 janvier, samedi 20 février 1999, lundi 7, mercredi 9 et jeudi 17 février, jeudi 9, samedi 18, vendredi 24 et lundi 27 mars 2000. ― Marie-Claire Lavabre, « Étude d’une population de cadres communistes : le Comité fédéral de Paris », Communisme, n° 2, 2e trimestre 1982. ― Site internet <senat.fr> . ― Site internet <sitecommunistes.org> . ― État civil. ― Entretien avec l’intéressée, mai 2014.