PION Arthur

Par Marc Giovaninetti

Né le 6 octobre 1912 à Celon (Indre), mort le 2 avril 1983 à Châteauroux (Indre) ; agriculteur puis employé d’assurance ; militant communiste de l’Indre ; secrétaire départemental de l’UJAF (1938) ; membre du comité national des Jeunesses communistes (1939) ; résistant FTP.

Arthur Pion naquit dans une famille de paysans au hameau du Puy de l’Âge, où certains membres de sa famille vivent encore, aux confins du Berry et du Limousin, dans un pays de bocage. Il avait trois frères, Arthème, Gaston et Maurice.

Gagné aux idées communistes, adhérent des JC, il était en 1938 le responsable départemental de l’UJAF, l’Union de la Jeunesse agricole de France, fondée l’année précédente. Au dernier congrès d’avant-guerre des Jeunesses communistes, en avril 1939 à Issy-les-Moulineaux, il intégra le comité national de l’organisation.

Dès septembre 1940, contacté par Marcel Peyrat qui venait d’être démobilisé, Arthur Pion participa avec lui et Georges Machelidon à une réunion destinée à renouer avec les militants communistes sûrs de la région de Saint-Benoît-du-Sault, tout au sud de leur département. En août 1941, à Tendu, il servit d’intermédiaire entre le maire Auguste Chantraine (qui mourut en déportation) et Charles Samson. Ce dernier, évadé de la prison de Cholet, était chargé de la création des FTP dans l’inter-région qui couvrait les six départements de l’Indre, la Haute-Vienne, la Creuse, la Dordogne, la Corrèze et le Lot. Avec son frère Arthème et deux autres camarades, Arthur Pion aurait dès la fin de 1942 animé un groupe de sabotage des FTP à Bazaiges, à proximité de chez lui.

Son rôle de pivot de la résistance communiste dans le sud de son département se confirmait au cours des années suivantes, d’autant qu’il eut la chance ou l’habileté d’échapper aux arrestations qui creusaient les rangs des responsables régionaux. Ainsi est-il encore mentionné, avec Robert Duris, comme celui grâce auquel l’instituteur communiste Aimé Esmelin put prendre contact avec Marcel Peyrat, le responsable régional, en février 1943, après qu’il eut été déplacé dans le département par l’administration vichyste. Au cours de la même année, Arthur Pion organisa avec Gabriel Fauguet, Georges Pirot et Georges Machelidon (ce dernier mort en déportation) les comités de défense et d’action paysanne de son département. À la fin de l’Occupation, son frère Arthème le secondait à la tête du comité de la région d’Argenton-sur-Creuse.

En juillet 1945, les trois rescapés de l’équipe de 1943 fondèrent la revue L’Aurore paysanne, organe de la fédération départementale de la CGA, dont Fauguet était président départemental, tandis que Pion assurait la gérance et la direction du journal jusqu’à l’été 1946. Le congrès départemental de l’organisation agricole avait mis fin en mars à la prééminence communiste – mais le titre continuait à paraître en 2014.

Arthur Pion fut au moins jusqu’au début de l’année 1946 l’animateur de la cellule de sa commune de Celon, qui revendiquait plusieurs dizaines de membres, et élu en mai 1945 conseiller municipal sur la liste « d’union républicaine et démocratique » qui battit celle de la SFIO, tandis que son frère Maurice occupait les mêmes fonctions à Saint-Benoît-du-Sault. Les deux frères étaient aussi membres de l’ANACR dans le département, et Arthur Pion fut désigné en juin comme président du comité local de Celon de l’Association nationale des victimes du nazisme (ANVN).

Arthur Pion ne semble pas avoir exercé par la suite de responsabilité au parti communiste, bien qu’il en restât membre, ou au moins sympathisant jusqu’à son décès. Il délaissa l’agriculture pour devenir employé d’une compagnie d’assurance. Resté célibataire, il n’eut pas d’enfant, mais plusieurs neveux, et mourut dans son département natal à l’âge de 70 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161717, notice PION Arthur par Marc Giovaninetti, version mise en ligne le 26 juillet 2014, dernière modification le 26 juillet 2014.

Par Marc Giovaninetti

SOURCES : L’Émancipateur, 1938, et L’Émancipateur de l’Indre, 1945-1946. ― L’Avant-Garde n° 807, 14 avril 1939. ― L’Aurore paysanne, 1945-1946. ― Michel Jouanneau, L’organisation de la Résistance dans l’Indre, Aubert, 1975. ― Georges Pirot, Mémoires d’un petit paysan berrichon du Boischaud, sud de l’Indre, Société d’éditions nouvelles de l’Indre, 1981. ― Maurice Nicault, « L’Indre », dans Les communistes français de Munich à Châteaubriant (1938-1941), sous la direction de Jean-Pierre Azéma, Antoine Prost et Jean-Pierre Rioux, P.F.N.S.P., 1987. ― Georgette Guéguen-Dreyfus et Bernard Lehoux, Résistance, Indre et vallée du Cher, tome 2, Éd. Sociales, 1984. ― Site <anacr36.fr> , brochure FNDIRP Indre, 2002. ― Échange de courriels avec Jean Annequin, président de l’ANACR de la Vienne, et conversation téléphonique avec Bernard Pion, neveu d’Arthur Pion, février 2011.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable