NOVEMBER Lazlo Ladislas Imré

Par Daniel Grason

Né le 10 avril 1918 à Budapest (Hongrie), rentré de déportation à une date inconnue ; résistant militant de la Main-d’œuvre immigré (MOI) ; déporté.

Fils d’Eugène et de Dorothéa, née Eisler, Ladislas November arriva en France le 20 septembre 1938, il était muni d’un passeport hongrois délivré à Budapest le 19 juillet, portant un visa de transit. Étudiant, il se déclara de confession israélite, et fit part de son intention de se rendre en Australie.
Il habita dans plusieurs hôtels du Ve arrondissement de Paris, 17 rue Saint-Jacques, 12 rue des Écoles et 3 rue des Carmes. Il suivit des cours d’électricité industrielle, de physiologie du travail et d’hygiène industrielle au Conservatoire National des Arts et Métiers, et un stage à l’École d’agriculture du Neubourg dans l’Eure du 1er août au 16 septembre 1939.
Il s’engagea dans l’armée française, fut appelé le 22 octobre 1939, incorporé au 21e Régiment de marche des volontaires étrangers, stationné à Barcarès (Pyrénées-Orientales). La commission de Perpignan le réforma pour maladie de cœur, le 22 février 1940 il était renvoyé dans ses foyers.
Pour vivre, Ladislas November travailla chez le fourreur fabricant de canadiennes Weber, 39 rue de l’Échiquier, (Xe arr.), il eut des différends avec lui et le quitta fin mai 1942. En août, il partit travailler en Allemagne avec son amie Hermina Slomovits, il était employé comme décorateur par la firme cinématographique Universum Film AG (UFA) à Berlin, obtint des permissions en juin et août 1943.
Avant la guerre les Renseignements généraux le soupçonnèrent d’être membre du parti communiste, de distribuer des tracts de l’organisation, de se livrer au trafic de faux papiers, d’être le responsable d’une cellule d’étudiants juifs hongrois. Les différentes enquêtes n’aboutirent pas à établir les faits.
À l’issue de filatures des inspecteurs de la BS2 arrêtèrent le 26 octobre 1943 Joseph Dawidowicz, commissaire politique des FTP-MOI de la région parisienne. Dans l’un de ses domiciles clandestins, ils saisissaient notamment : des listes d’effectifs de la MOI et un état numérique dactylographié des divers détachements FTP-MOI.
La direction des Renseignements généraux réalisa le 17 novembre 1943 un vaste coup de filet, Ladislas November était ce jour-là dans le VIe arrondissement, il alla à l’Hôtel Voltaire au 3 rue des Carmes, il frappa à la porte de la chambre de Jibé Fegyrverès interpellé alors qu’il se présentait à sa porte à son domicile clandestin de Saint-Mandé. Des inspecteurs de la BS2 saisissaient une liste de souscription du groupe FTP Guy Mocquet, quatre tracts intitulés « Aux masses immigrées en France », un exemplaire du journal Szemle du 1er novembre 1943, deux documents dactylographiés en hongrois.
Interrogé, probablement torturé dans les locaux des Brigades spéciales, livré aux Allemands, il était incarcéré à Fresnes. Le 22 janvier 1944 au départ de Compiègne Ladislas November était dans le convoi de deux mille cinq hommes à destination de Buchenwald (Allemagne) où ils arrivèrent le 24. Fut-il dirigé vers Flossenbürg ou Mauthausen (Autriche) ? Une seule certitude Ladislas November rentra de déportation à une date inconnue. Sa compagne Hermina Slomovits déportée à Auschwitz (Pologne) le 2 février 1944 elle en revint.
Ladislas November a été homologué Déporté interné résistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161719, notice NOVEMBER Lazlo Ladislas Imré par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 février 2020, dernière modification le 9 mai 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2, PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste du 29 novembre 1943, 77W 783.– Bureau Résistance GR 16 P 447916. –– Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet CDJC.

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