DURRENBERGER Paul, Frédéric

Par Daniel Grason

Né le 2 mai 1920 à Kurtzenhausen (Bas-Rhin), mort avant son rapatriement le 21 mai 1945 à Prague (Tchécoslovaquie) ; interprète traducteur à la préfecture de police de Paris ; résistant du réseau Turma Vengeance ; déporté.

Paul Durrenberger
Paul Durrenberger

Fils de Frédéric et de Louise, née Jung, Paul Durrenberger demeura à Saverne (Bas-Rhin), de septembre 1939 à octobre 1940 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). De la classe 1940, Paul Durrenberger était reconnu bon pour le service armé par le conseil de révision de Saverne, mais ne fut pas mobilisé. Étudiant en lettres, licencié en allemand, il travailla comme interprète traducteur à la préfecture de Montdidier (Somme) de juillet à octobre 1941, il demeurait 12 Boulevard Clemenceau. Le 1er décembre 1941 il débutait dans le même emploi à la préfecture de police de Paris. Son père inspecteur à la SNCF travaillait à la gare de l’Est depuis 1938, il habita chez eux au 15 rue de l’Entrepôt, Xe arrondissement, puis 56 rue Monsieur le Prince, Ve arrondissement.
Dans la nuit du 25 au 26 juillet vers deux heures du matin, Paul Durrenberger et Michel Pelletier armés, pénétraient dans le centre de distribution des titres de rationnement rue de l’Église à Antony (Seine, Hauts-de-Seine). Ils apostrophaient le veilleur de nuit « C’est pour les patriotes, ne bouge pas ! », ils le ligotaient et le bâillonnaient, dérobaient des feuilles de tickets d’alimentation. Ils repartaient en automobile avec François Sachetti et André Tavernier, abandonnaient le véhicule dans un champ. La police retrouva l’automobile signalée comme volée dans le XVIe arr., à l’intérieur de celle-ci, les policiers découvraient une bombe incendiaire, une grenade Mills, plusieurs chargeurs pour mitraillette, une grande quantité de munitions pour carabine Winchester et une partie des tickets volés.
Le 6 septembre 1943 des inspecteurs des Renseignements généraux arrêtaient les quatre hommes dont Paul Durrenberger. Les policiers saisissaient au domicile de ses parents un poignard et un carnet de poche annotés lui appartenant. Le jour même les Allemands demandaient que Durrenberger leur soit remis. Le lendemain, il était licencié de son emploi à la préfecture de police. Le rapport rédigé par les Renseignements généraux le 28 novembre 1943 traduisait l’étonnement des policiers, il « n’avait jamais attitré l’attention par une propagande subversive quelconque ». Dans son entourage il était apprécié « comme un jeune homme sérieux bien que quelque peu frivole. Son arrestation a provoqué la stupéfaction de tous ceux qui l’entourent ».
Probablement torturé par la police allemande, condamné aux travaux forcés à perpétuité, le 6 avril 1944, il était dans l’un des wagons qui partaient de la gare de l’Est à destination de l’Allemagne. Soixante-deux hommes et vingt-et-une femmes, vingt-quatre étaient classés « NN » Nuit et Brouillard (condamnés à disparaître) dont Paul Durrenberger. Il fut incarcéré à la prison de Karlsruhe et de Sonneburg, enfin au camp de concentration de Sachsenhausen. L’armée Soviétique libéra le camp le 22 avril 1945, la plupart des survivants étaient très affaiblis. Certainement hospitalisés. Paul Durrenberger mourut avant son rapatriement le 21 mai 1945 à Prague (Tchécoslovaquie).
Paul Durrenberger a été homologué au titre des Forces françaises combattantes (FFC) et Déporté interné résistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161775, notice DURRENBERGER Paul, Frédéric par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 octobre 2019, dernière modification le 15 février 2020.

Par Daniel Grason

Paul Durrenberger
Paul Durrenberger

SOURCES : Arch. PPo. 1W 0295 (transmis par Gilles Morin), PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste. – Bureau Résistance GR 16 P 205125. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO n° 121 du 26 mai 1989. – État civil, infructueux.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 177

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