RAYBAUD Marcel, François, Albert

Par Jean-Marie Guillon

Né le 20 janvier 1912 à Nans-les-Pins (Var), mort le 1er décembre 1962 à Toulon (Var) ; pharmacien ; résistant dans le Var.

Ses parents, instituteurs, membres du Syndicat national des instituteurs, exercèrent, à la fin des années 1920, dans les écoles primaires du quartier du Pont du Las à Toulon. Son père, franc-maçon, membre du Grand Orient, était dans les années 1930 le trésorier départemental de l’association autonome (responsabilité civile en cas d’accidents). Marcel Raybaud, frère de Paul Raybaud*, marié, père d’un enfant, était pharmacien à La Garde (Var), place de l’Eglise, depuis 1935. Il avait fait son service militaire au 3e Régiment d’infanterie marocaine.

Franc-maçon, membre de la loge La Réunion de Toulon, membre des Jeunesses socialistes SFIO, proche du député-maire socialiste Michel Zunino et de son fils aîné Roger Zunino*, il était très impliqué dans la vie locale et assurait notamment le secrétariat de la Société sportive. Engagé très tôt dans la Résistance, il participa à la reconstitution de la franc-maçonnerie en relation avec Paul Custaud et devint le responsable du mouvement “Libération“ à La Garde auquel appartenaient Fernand Barrat et Roger Zunino. Il fut interpellé par la police lors de la manifestation du 14 juillet 1942 sur la place de la Liberté à Toulon. Dans la même période, à La Garde, il avait pavoisé son officine et refusé de décoller les tracts de la Résistance qui s’y trouvaient. Il fut alors soupçonné, non sans raison, de les avoir diffusés et d’avoir tracé des inscriptions hostiles au gouvernement (notamment des croix gammées sur le domicile de « collaborateurs »). Ayant manifesté le 11 novembre 1942, jour de l’occupation de la zone « libre », il fut expulsé du camp retranché de Toulon, avec le fils Zunino, le 25 novembre 1942, par le préfet maritime Marquis. Autorisé à revenir à La Garde le 9 mars 1943, il participa à la reconstitution de la franc-maçonnerie en relation avec le fils de Paul Custaud, ancien vénérable de la loge. Il fut arrêté par les carabiniers italiens en raison de son action résistante, le 13 juillet suivant, et fut interné à Cuneo. Il put s’en échapper au moment de la capitulation italienne, vers le 15 septembre 1943.

Revenu à La Garde, il partit rejoindre le maquis de l’Armée secrète “Vallier“ en mars 1944, alors qu’il stationnait dans le plan de Canjuers. Il fit partie du groupe de maquisards de Vallier qui choisirent de le quitter le 11 juillet 1944 pour rejoindre le maquis FTP voisin “Robert“ où se trouvait son frère Paul. Marcel Raybaud, avec le pseudonyme de “Marcel Renoir“ et le matricule 61 870 B, était noté dans le registre du maquis comme caporal et mitrailleur.

Engagé volontaire à la Libération, membre du Mouvement de Libération nationale, conseiller municipal de La Garde en 1945, il entra dans l’armée, comme gérant contractuel d’un dépôt de pharmacie en Indochine avec le grade de capitaine. Lors de son décès, il gérait pour l’armée le dépôt de pharmacie de Pointe Noire au Congo avec le grade de commandant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161837, notice RAYBAUD Marcel, François, Albert par Jean-Marie Guillon , version mise en ligne le 29 juillet 2014, dernière modification le 8 août 2014.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Var, 3 Z 4 33, 3 Z 4 7, 1 W 69. — Arch. privées Charles Sandro. — Presse locale. – Témoignages (Fernand Barrat, Paul Custaud, Charles Galfré, Auguste Marquis, Paul Raybaud). – Témoignage Marcelle Zunino (Paule Bardin, La Garde de ma jeunesse. Chroniques, Editions du Lau, 2007). – Notes de Jacques Girault.

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