BELORGEY Gérard

Par Gilles Morin

Né le 27 novembre 1933 à Paris ; haut-fonctionnaire ; militant anticolonialiste, syndicaliste étudiant, puis militant socialiste.

Gérard Belorgey était un des animateurs, avec Serge Hurtig, Jacques Moreau et Michel Rocard, des Étudiants socialistes de Paris. Il fut un des principaux artisans de l’évolution anticolonialiste du mouvement. Une partie de sa famille, lorraine d’origine, avait quitté le territoire en 1870 pour s’installer au Maroc et en Algérie ; lui-même passa une année au lycée Lyautey de Casablanca, en 1947-1948. À Paris, il était un habitué du restaurant Universitaire musulman, situé 115 boulevard Saint Michel, où il prenait contact avec les milieux indépendantistes. Il signa en mai 1953, sous le pseudonyme de Serge Adour, dans le bulletin L’Étudiant socialiste, un premier article intitulé « Quelques causes profondes du drame marocain : les faiblesses du Maroc moderne ». En 1953, il retourna au Maroc afin de rédiger sa thèse de troisième année de l’Institut d’études politiques, consacrée à l’économie marocaine, dirigée par l’ethnologue Georges Balandier. Il prit aussi contact cette même année avec René Dumont, Charles-André Julien et Jacques Berque, qui était retourné à son corps d’origine d’officier des Affaires indigènes. Il participa la fondation du Comité France-Maghreb, dont il fut un animateur. Enfin, à l’automne 1953, il participa à la conférence nationale du Comité d’étude et d’action pour le règlement pacifique de la guerre d’Indochine.
Les 26 et 27 février 1955, Belorgey participa aux journées d’études de Croix-Fontaine, dans la résidence des parents d’un des principaux animateurs de l’UNEF, Claude Benoît. Outre les responsables des ES, Robert Verdier, Joseph Begarra, Pierre Corval, Robert Barrat et Charles-André Julien y participaient du côté français, et du côté des colonisés étaient présents les marocains Si Bekkaï, Abderhaim Bouabib de la direction de l’Istiqlal et des leaders nationalistes algériens.
En 1957, G. Belorgey, officier en Algérie fit paraître dans Le Monde une série de six articles dont le titre général était « De l’utopie au totalitarisme », toujours sous le pseudonyme de Serge Adour.
Il fut élève de l’École nationale d’administration en 1958-1959. En 1961, il était chargé de mission de au Secrétariat général du gouvernement. En 1967-1969, il fut directeur de cabinet, puis chargé de mission en 1969, de Jacques Chirac, secrétaire d’État aux Affaires sociales, chargé des problèmes de l’emploi, puis secrétaire d’État aux Finances. Nommé sous-préfet de Palaiseau (Essonne) en 1969, il demeura à ce poste durant quatre ans, puis fut conseiller technique au cabinet de Pierre Messmer, premier ministre (1973-1974). Puis il fut nommé préfet, directeur du cabinet du préfet de la région parisienne et l’année suivante (1975), préfet du Loir-et-Cher, enfin de la Dordogne en 1977.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16184, notice BELORGEY Gérard par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 juillet 2022.

Par Gilles Morin

SOURCE : Entretien avec Maryvonne Prévot, 29 septembre 2000.

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