ROBERT Gustave, dit CREPIN

Par Gilles Morin

Né le 21 septembre 1893 à Lille, mort le 4 juin 1963 ; ouvrier du textile ; délégué national permanent à la propagande de la SFIO ; secrétaire de la fédération SFIO du Pas-de-Calais (1954-1958).

Gustave Robert connut dans son enfance la dure condition des ouvriers du textile dans la banlieue lilloise. Il s’y distingua dans les combats syndicaux et politiques. Membre des Jeunesses socialistes, il aurait été chassé de l’usine à l’âge de quinze ans pour avoir affirmé ses convictions. Il participa à la Grande guerre comme fantassin, connut l’enfer de Verdun puis fut aviateur. Délégué à plusieurs congrès de la fédération SFIO du Nord dans l’entre-deux-guerres, il fut désigné à la direction des Jeunesses socialistes et à la section lilloise. Secrétaire parlementaire de Delory, il aurait été un proche de Roger Salengro.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Gustave Robert fut un actif résistant, participant à une chaîne d’évasion de soldats alliés. Il dut se replier dans les Landes où il poursuivit encore son action résistante.

À son retour dans le Nord de la France, Gustave Robert s’installa à Arras et milita activement à la fédération socialiste du Pas-de-Calais. Il fut élu à la commission exécutive de la section d’Arras, puis à la commission exécutive fédérale de la SFIO du Pas-de-Calais en 1947-1958. Il accéda à la fonction de secrétaire général de la fédération de juin 1954 à septembre 1958, au côté de Camille Delabre.
Sur la demande de Guy Mollet, Gustave Robert a été fondateur de la Coopérative de presse d’Arras (la SEP), l’imprimerie socialiste d’Arras, qu’il dirigea pendant plusieurs années. Elle imprimait notamment Le Populaire, Le Populaire-Dimanche et le journal de Guy Mollet, Libre-Artois. Il dirigea par ailleurs Libre-Artois. Il fut un des six secrétaires généraux de la fédération française de la presse, et un des secrétaires généraux du syndicat des quotidiens de province, il était le président et l’un des créateurs de la caisse de retraite de la presse de province.

Gustave Robert, représentant de la puissante fédération du Pas-de-Calais, participa à de nombreuses réunions nationales et commissions du parti. On le repère ainsi par exemple comme assesseur du bureau de vote pour l’élection du comité directeur lors de tous les congrès nationaux de 1952 à 1955, président de la commission de réintégration au congrès de 1957, membre de la commission sur les indisciplines au conseil national de septembre 1957, membre du conseil d’administration du Populaire en 1950-1958. Il appartint encore à la commission des résolutions du conseil national de décembre 1957 et fut membre de la commission chargée d’étudier la situation en Algérie au conseil national des 3-4 mai 1958.

Puis enfin il fut nommé délégué permanent de la SFIO, délégué national à la propagande en 1946-1948. Il présida le congrès fédéral des Hautes-Pyrénées le 27 juin 1948.

Gustave Robert prit sa retraite dans les Landes à Hossegor. Il adhéra à la section en février 1959. Pour la première fois de sa vie militante, longue de déjà quelques cinquante années, il accepta de se présenter à des élections et fut élu conseiller municipal. Victime d’une longue maladie, il décéda le 4 juin 1963.

Chevalier de la Légion d’Honneur, sa croix lui fut remise en 1957 par Guy Mollet, alors président du Conseil. Il était titulaire du Mérite social

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161845, notice ROBERT Gustave, dit CREPIN par Gilles Morin, version mise en ligne le 30 juillet 2014, dernière modification le 22 août 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/206. — Rapports des congrès de la fédération SFIO du Pas-de-Calais, 1945-1967. — Archives de l’OURS, dossiers Pas-de-Calais et C9/109 MM. — Le Travailleur des Landes, 21 février 1959. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 108. — J. Derville, La Fédération socialiste SFIO du Pas-de-Calais, 1944-1969, thèse d’études politiques, Paris, FNSP, 1970. — Le Populaire, 6-7 juin 1963. — Nord-Matin, 5 juin 1963. — Espoir du Pas-de-Calais, 9 juin 1963.

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