PERILLARD Simone

Simone Perillard fit des études de lettres en Suisse et a épousa un pasteur. Celui-ci étant nommé en France, le couple est venu s’installer à Loriol (Drôme), à partir de janvier 1940, puis en 1951 à Grenoble. Mère de famille nombreuse, Simone Perillard adhéra, avec son mari, à l’association La Maternité Heureuse (créée en 1956). À Grenoble, le docteur Henri Fabre*, dans sa volonté d’ouvrir un centre de Planning Familial à Grenoble, savait qu’il pouvait compter sur l’appui des protestants.

L’engagement de Simone Perillard se fit dans le cadre d’un couple. C’est ainsi qu’avec son mari, elle a soutenu et participé à la création du centre grenoblois du MFPF dont les buts étaient de promouvoir une véritable éducation sexuelle, d’aider individus et couples à vaincre ce qui pouvait compromettre leur bonheur, les naissances trop rapprochées, par exemple ; mais il s’agissait aussi d’éliminer l’avortement et ses conséquences désastreuses et de participer à la réflexion sur la maternité et la natalité dans leurs répercussions familiales, sociales et nationales. Comme épouse de pasteur, Simone Perillard devait assumer un certain rôle social. Aussi a-t-elle fait partie des premières hôtesses d’accueil, qui assuraient alors les permanences et la propagande du centre grenoblois du MFPF. C’est ainsi qu’elle fit partie des personnes interviewées par les journalistes de l’émission "Cinq colonnes à la Une", diffusée en novembre 1961, dans le cadre du reportage sur "L’expérience grenobloise". On la voit expliquer, de manière très claire, qu’elle reçoit des couples "parfois un peu timides", qui veulent "planifier leur famille, leurs naissances". Simone Perillard n’avait reçu aucune formation spécifique pour accueillir des femmes qui dévoilaient leur vie dans ce qu’elle a de plus intime, leurs angoisses et leur détresse à propos de leur sexualité, des grossesses non désirées et de leur vie de couple. Lors des permanences, les hôtesses d’accueil se sentaient souvent dépassées par le flot de confidences qu’elles recevaient. Elles ont très vite ressenti le besoin d’une formation, afin de mieux mener les entretiens et de trouver la bonne distance pour mieux répondre aux demandes et questions. Ainsi, les formations se sont organisées, de manière plus ou moins régulière, dans des domaines variés.

A partir de 1968, Simone Perillard a continué ses activités au sein du centre de planification familial de Tours, jusqu’en 1975. Parmi ses activités, figuraient les cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire, une demande qui s’est développée progressivement, et qui est devenue une des priorités de l’action du MFPF. Avec Simone Perillard, on retrouve l’importance de l’implication des protestants (et en particulier des femmes) dans l’impulsion du mouvement pour la légalisation de la contraception en France.