Par Michel Cordillot
Né vers 1837, Désiré Dejaiffe commença à travailler à la mine à l’âge de neuf ans. Parti aux États-Unis, il s’abonna au Réveil des mineurs en 1889 et demeura un fervent lecteur de la presse francophone anarchiste, puis socialiste jusqu’en 1914.
En 1904 Dejaiffe travaillait à Ginter, près de Houtzdale (Pennsylvanie), et il écrivit à la rédaction de L’Union des travailleurs pour exposer les difficultés qu’il rencontrait à convaincre les neuf autres familles françaises de cette localité. Mais ni leur manque d’intérêt ni son âge et ses mauvaises jambes ne le firent renoncer ; payant de sa poche des exemplaires supplémentaires de propagande, il parvint finalement à placer 5 abonnements d’essai.
Désiré Dejaiffe perdit sa femme en novembre 1913 et il disait se trouver perdu les semaines où son journal, pour une raison ou pour une autre, ne lui arrivait pas. En mars 1914, âgé de 77 ans et ne pouvant plus travailler, il prit son dernier abonnement à L’Union des travailleurs, ajoutant comme souvent son écot pour la souscription permanente.
Par Michel Cordillot
SOURCE : L’Union des travailleurs, 17 mars, 20 octobre, 17 novembre 1904, 13 mars, 17 avril, 4 décembre 1913, 12 mars 1914 entre autres.