DELIGNY J.-B. [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Communiste icarien, Deligny quitta la France pour les États-Unis le 2 novembre 1848 avec le premier Grand départ du Havre. Il était accompagné de sa famille. Membres de la communauté de Nauvoo (Illinois) début 1849 (ils perdirent cette année là fillette de 9 ans, morte du choléra), les Deligny la quittèrent avant le 11 août. Selon Cabet, la responsable de cette dissidence était Mme Deligny, qui avait poussé son mari à partir « parce qu’elle regrettait la vie de Paris. »

En fait Deligny renonça à rentrer en France. Membre du comité républicain de Springfield (Illinois), il fut l’un des signataires de l’adresse parue dans Le Messager franco-américain de New York en mai 1871 qui formulait des vœux de succès à la Commune.

En 1878, Deligny habitait toujours à Springfield. Dans une correspondance adressée à Jules Leroux, il se disait attristé par les déboires d’Icarie. Ayant personnellement choisi de rentrer dans l’individualisme, il n’en avait pas moins gardé intacte sa foi communiste, et il suivait de près les événements. En octobre 1878, il s’abonna à L’Étoile du Kansas et de l’Iowa par l’intermédiaire de Mme Montaldo, alors membre de la Jeune Icarie. Début 1879, son épouse Eliza, qui se réclamait pour sa part de Fourier et de Toussenel, demanda par lettre à Jules Leroux quelles étaient les différences entre son communisme et celui de Cabet, ce qui lui valut une longue réponse dans les colonnes de L’Étoile.