Par Michel Cordillot et Gauthier Langlois
Né le 8 décembre 1831 à Cray (Saône-et-Loire), Philbert Denis était tonnelier à Cormatin. Il faisait partie, en décembre 1851, du groupe d’insurgés qui envahit le presbytère de la Roche-Vineuse (Saône-et-Loire) et mit en fuite le desservant. Il fut condamné à dix ans de surveillance par la Commission mixte de Saône-et-Loire, en février 1852. La condamnation était motivée par l’avis suivant : « Menaces. Était à la tête des insurgés. Envahissement du presbytère. A porté les ordres de soulèvement. Dangereux. A envahi la cure de Saint-Sorlin, a mis le curé en joue. Monté sur un cheval pris à un gendarme, il était à la tête des insurgés. A porté les ordres de Dismier pour soulever les habitants d’Azé et de Chissey. A menacé le garde champêtre. »
Pour échapper à la surveillance il s’exila volontairement à Jersey. Le 21 octobre 1853 il était présent à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara le sieur Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III.
Il émigra ensuite aux États-Unis. De retour en France, il demanda et obtint une pension au titre de la loi de réparation nationale de 1881.
Par Michel Cordillot et Gauthier Langlois
SOURCES : Arch. Dép. Côte-d’Or, U IV E6 ; Arch. Dép. Saône-et-Loire, M 124 ; AN, F15 4168 et BB30 400 ; Denise Devos, La Troisième République et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, Arch. nat., 1992. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Denis, dit Bourguignon - Philibert », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Note d’André Jeannet.