DEPASSE Léon [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Ouvrier typographe originaire de la région de Charleroi (Belgique), Léon Depasse fut engagé pour travailler à la coopérative de publication de L’Union des travailleurs en avril 1907. Collaborateur occasionnel du journal, Léon Depasse y donna plusieurs articles à compter de janvier 1908.

Arrivé seul de Kane (Pennsylvanie), il fut suivi par le reste de la famille en octobre. Parallèlement à ses activités de typographe, il ouvrit en décembre, 845 Lincoln Avenue, un magasin où il vendait des « pipes en tous genres, en direct des fabriques belges » (si l’on s’en réfère aux publicités payantes parues dans L’Union des travailleurs), auquel vint s’ajouter l’été suivant un tabac-restaurant situé rue Fallowfield.

En avril 1909, Léon Depasse fut congédié car les difficultés économiques que connaissait l’imprimerie ne permettaient plus de le payer. Il semble en avoir conçu une certaine amertume, et il en profita pour régler quelques comptes personnels en propageant divers ragots. Après une première mise en garde de Louis Goaziou dans laquelle son nom n’était pas cité, la polémique s’amplifia et Goaziou fut conduit à rendre publics tous les éléments de l’affaire, précisant notamment ce qu’avaient été les salaires versés aux uns et aux autres : alors que le directeur de L’Union des travailleurs ne s’était payé à lui-même que 570 dollars 75 de salaire pour la période allant du 20 août 1907 au 1er avril 1909, Léon Depasse avait touché durant la même période 1211 dollars. Les choses en restèrent là.

Léon Depasse semble ultérieurement avoir renoué les liens avec ses anciens camarades. De nouveau abonné à L’Union des travailleurs à compter de juin 1909, il assista en 1912 au grand meeting organisé par le PSA pour soutenir les travailleurs de Lawrence (Massachusetts) en grève à l’appel des IWW pour « du pain et des roses », versant son écot à la collecte effectuée à cette occasion.