VANNEREUX Georges, Maximilien

Par Claude Delasselle

Né le 5 février 1924 à Dijon (Côte-d’Or), fusillé par les Allemands le 8 novembre 1943 après condamnation à mort, au champ de tir d’Égriselles (Yonne) ; ouvrier électricien ; résistant Front national et FTPF, membre du groupe Irène Chiot.

Fils de Pierre Vannereux, ouvrier métallurgiste, et de Germaine Blineau, brodeuse, Georges Vannereux, célibataire, travaillait en 1943 comme ouvrier électricien chez un électricien de Joigny (Yonne), M. Buchillot. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il faisait partie depuis 1942 du groupe de Résistance dirigé par Irène Chiot, affilié sans doute au Front national mais lié aussi au groupe Bayard de Joigny ; il était également en liaison avec un groupe des Francs-tireurs et partisans (FTP) (futur maquis Colbert) de l’Yonne avec lequel il participa à l’évasion de sept soldats algériens internés à Ancy-le-Franc. Au printemps et dans l’été 1943, il participa à plusieurs sabotages (destruction de récoltes, sabotages ferroviaires) réalisés par le groupe Irène Chiot dans la région de Joigny et Migennes et à la récupération de parachutages obtenus dans la région par le réseau Jean-Marie (ou Donkeyman, groupe Buckmaster du Special Operations Executive, SOE), en compagnie notamment de Michel Herr et de Jorge Semprun, venus de Paris à la demande de l’organisation FTP-MOI [Main-d’œuvre immigrée] pour récupérer des armes à destination des FTP parisiens.
Georges Vannereux fit partie du groupe de cinq personnes (dont Paula Buchillot et trois résistants venus de la région de Châtillon-sur-Seine, en Seine-et-Oise, dont l’identité reste inconnue) qui vint à la fin septembre 1943 dans la région de Saint-Florentin pour préparer le sabotage d’un train de munitions sorti du camp de munitions de Varennes et stationné en gare de Pontigny. C’est lui qui plaça la charge de plastic, dans la nuit du 6 au 7 octobre 1943, sur la tête d’un des obus. Alors que le groupe s’était retiré sans encombres, à 4 h 30, une explosion énorme, entendue à plus de 70 kilomètres à la ronde, fit sauter les sept wagons de munitions, provoquant des dégâts très importants à l’abbaye cistercienne de Pontigny toute proche et à de nombreuses maisons du village, et causant la mort d’une fillette de douze ans, Andrée Merle, ensevelie sous les décombres de sa maison.
Le soir du 7 octobre, Georges Vannereux quitta ses camarades pour se rendre à Saint-Florentin. Il fut arrêté vers 21 heures à l’entrée de cette ville par un barrage de Feldgendarmes. Interrogé et torturé pendant plusieurs jours à Saint-Florentin et peut-être à Joigny, il fut incarcéré le 12 octobre à la prison d’Auxerre. Irène Chiot et Jorge Semprun, qui avaient été arrêtés le 8 octobre au domicile d’Irène Chiot, à Épizy, près de Joigny, furent eux aussi incarcérés à la prison d’Auxerre. Dans son roman Le Grand Voyage, Jorge Semprun raconte y avoir été confronté avec Georges Vannereux (dénommé « Vacheron » dans le roman). Celui-ci fut condamné à mort par le tribunal FK 745 d’Auxerre, et fusillé au champ de tir d’Égriselles le 8 novembre 1943.
Son nom figure sur la stèle des fusillés d’Égriselles et sur le monument des déportés et des internés fusillés de l’Yonne à Auxerre. Une rue porte son nom à Joigny. Il a obtenu à titre posthume le titre d’Interné Résistant et la carte des Combattants volonaires de la Résistance (CVR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162244, notice VANNEREUX Georges, Maximilien par Claude Delasselle, version mise en ligne le 16 septembre 2014, dernière modification le 28 février 2016.

Par Claude Delasselle

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4. – Arch. Dép. Yonne, 33J18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre), 1W103, 1158W16. – « Le sabotage de Pontigny », in Yonne-Mémoire no 23, ARORY, nov. 2012, p. 2-14. – Le Bourguignon, 13 novembre 1943. – La Résistance dans l’Yonne, CDrom ARORY-AERI, 2004, fiche « Georges Vannereux ». – Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, 1990, p. 279-282. – ONAC VG Yonne. – Robert Loffroy, Mémoires d’un résistant et militant communiste de l’Yonne, ARORY, 2014. – État civil.

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