Par Hervé Le Fiblec
Né le 25 septembre 1936 à Lille (Nord), mort le 13 mai 2012 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; professeur agrégé des lettres ; militant du SNES, secrétaire de la section académique d’Amiens (1966-1975).
Fils unique d’une famille ouvrière, dont le père, mécanicien, fut réformé à 100% après la Seconde Guerre mondiale, Michel Renault passa d’abord par l’école communale avant de poursuivre des études au lycée jusqu’au baccalauréat philosophie. Elève en classe préparatoire littéraire au lycée Faidherbe de Lille, puis étudiant à la Faculté des Lettres de cette ville, il obtint une licence de lettres puis un diplôme d’études supérieures.
Le 11 juillet 1959, il épousa dans la Somme Monique Degand, future professeure de sciences et techniques économiques et militante du Syndicat national de l’enseignement technique puis du Syndicat national de l’enseignement secondaire, avec laquelle il eut quatre enfants.
Reçu au certificat d’aptitude à l’enseignement de second degré de lettres classiques en 1960, il adhéra immédiatement au SNES et entama son activité militante en devenant secrétaire de la section syndicale (S1) du centre pédagogique régional et à ce titre membre de la commission administrative académique de Lille.
Après son succès à l’agrégation, en 1961, il fut affecté au lycée mixte de la cité scolaire d’Amiens (futur lycée Thuillier), dans le département de la Somme qui faisait alors partie de l’académie de Lille.
Il ne s’engagea cependant dans le syndicalisme actif qu’après son retour du service militaire, qu’il effectua de septembre 1962 à janvier 1964. Militant de la section départementale (S2) du SNES, il fut choisi, lors de la création de l’académie d’Amiens, comme secrétaire de la section académique (S3) et prit ses fonctions au moment de la constitution effective de la section, en 1966, après que Michel Clausse, secrétaire du S2 de la Somme eut assuré pendant un an la fonction de secrétaire académique par intérim.
L’année suivante, lors de la création du nouveau SNES (classique, moderne, technique) par fusion avec le SNET, il fut co-secrétaire de la section académique en compagnie de Robert Cerisier, pour l’ex-SNET.
Après le départ de celui-ci en IUT, il s’imposa comme principal animateur du syndicat dans l’académie, même si les statuts prévoyaient un co-secrétariat avec un militant issu du SNET, fonction occupée en l’occurrence par Yvan Sarrazin. Celui-ci résidant dans l’Oise n’était en effet présent qu’un jour par semaine à Amiens.
Militant « Unité et Action », il prit en 1971, année de la première élection de la CA académique par listes de tendances, la tête de la liste d’union, à l’imitation de ce qui existait dans le S3 de Lille, constituée par U-A et des « autonomes » (Unité, Indépendance et Démocratie), qui obtint une large majorité.
Il renouvela donc la pratique de la « co-gestion » du S3 par des militants U-A et UID, en maintenant Jacques Estienne dans ses fonctions de secrétaire académique adjoint.
Il siégea à la CA nationale au titre d’U-A durant la période où il fut secrétaire du S3 et présida souvent des séances plénières des congrès en raison de sa calme autorité.
À partir de 1972, il fut nommé en classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Thuillier d’Amiens. Cette fonction absorbant de plus en plus de son temps, il abandonna ses responsabilités syndicales en 1975 et fut remplacé par Jean Tonnelier.
En 1979, il fut promu professeur de chaire supérieure. Après la victoire de la gauche en 1981, qu’il avait soutenue, il fut candidat à plusieurs reprises (1983, 1984, 1986) à un poste d’inspecteur d’académie. Malgré un avis « excellent » donné par le recteur en 1984, sa candidature ne fut pas retenue.
Il n’abandonna pas le militantisme syndical jusqu’à son départ en retraite en 1996, et fut notamment élu à la commission administrative paritaire nationale des professeurs de chaire supérieure, mais n’occupa cependant plus de fonctions de premier plan au niveau académique.
Par Hervé Le Fiblec
SOURCES : Arch. rectorat d’Amiens. — Arch. Section académique du SNES d’Amiens — Arch. IRHSES. — Témoignage de l’intéressé.