Par Michel Cordillot
Bijoutier à Bordeaux, puis à Paris, E. Dubuisson tenait boutique, 103 rue Royale. Communiste icarien, membre de la deuxième Avant-garde partie du Havre le 3 juin 1848 afin de fonder une colonie aux États-Unis, il participa à l’aventure texanne.
Après la retraite vers La Nouvelle-Orléans (Louisiane), E. Dubuisson demanda lors de la séance de la Société fraternelle du 21 octobre une avance pour subsister dans l’attente de l’arrivée de sa femme et des secours demandés en France. Cette avance lui fut refusée. Furieux, il entra alors violemment en dissidence et publia dans un journal français de New York et dans L’Abeille de La Nouvelle-Orléans des articles dénonçant Cabet, Favard et l’utopie icarienne.
E. Dubuisson repartit en France bien décidé à poursuivre Cabet en justice. En 1849, il figurait au nombre des plaignants qui intentèrent à ce dernier un procès pour escroquerie. D’après lui, Cabet avait en janvier 1849 proposé des secours aux Icariens dissidents à la Nouvelle-Orléans en échange de l’engagement de ne pas porter plainte contre lui.
Par Michel Cordillot
SOURCES : AN, BB18 1473 ; BN, Papiers Cabet, Nafr. 18 148, f. 87 ; Le Populaire de 1841, 11 juin 1848, 21 janvier, 1er juillet 1849 entre autres ; Le Constitutionnel, 25 décembre 1848 ; [L. Pillet], Les Rouges jugés par eux-mêmes, Paris, Garnier, 1849, p. 30-33 ; Procès et acquittement de Cabet, Paris, Malteste, 1851, p. 186 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 239, 615-617 ; Robert P. Sutton, Les Icariens : The Utopian Dream in Europe and America, Urbana, University of Illinois Press, 1994 ; note de François Fourn.