Par Michel Cordillot
Tailleur à Paris, communiste icarien, Augustin Duthy figurait en 1844 au nombre des actionnaires du Populaire de Cabet. En 1846, il participa aux diverses souscriptions lancées par ce dernier, et il fut l’un des cent cinquante premiers membres de la société chargés en 1847 d’organiser le départ en Icarie.
Commissaire au maintien de l’ordre de la Société fraternelle centrale en 1848, Augustin Duthy décida finalement de quiter la France. Il partit à destination des États-Unis le 3 juin 1848 avec la deuxième Avant-garde. Après l’échec des Icariens au Texas, il décida de rester à Shreveport (Louisiane).
Réinstallé ultérieurement à La Nouvelle-Orléans, Augustin Duthy devint le représentant officiel de la colonie icarienne dans cette ville. Il signa le 15 avril 1850 une pétition de soutien à Cabet diligentée par Dominique Tessa (voir ce nom) pour proclamer l’innocence du fondateur d’Icarie, alors poursuivi pour escroquerie par plusieurs dissidents. En 1854, il était également l’agent-diffuseur du journal Colonie icarienne à La Nouvelle-Orléans. Il demeurait alors 43 passage de la Bourse, au coin de Conti.
En mars 1855, les Icariens partis du Havre deux mois plus tôt eurent recours aux services de Duthy, mais ils déplorèrent son manque d’efficacité. C’est ainsi que François Lacour nota dans son récit que Duthy n’était bon « qu’à nous faire payer plus cher les choses que nous achetons par son intermédiaire ».
Par Michel Cordillot
SOURCES : BN, Papiers Cabet, Nafr. 18 148, f. 87 ; Le Populaire de 1841, 11 juin 1848, 1er juillet 1849, 2 juin 1850 entre autres ; É. Cabet, Les Masques arrachés, 1844 ; Colonie icarienne, 9 août 1854 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 143 ; notes de François Fourn et Robert Sutton.