PIERRONNET Guy

Par Marc Giovaninetti

Né le 15 octobre 1921 à Paris (IVe arr.) ; mécanicien en instruments de précision, puis secrétaire parlementaire, chef de chantier dans le bâtiment et employé dans une entreprise d’alimentation ; militant communiste parisien et francilien ; résistant ; secrétaire de sections PCF en différentes localités de la région parisienne ; secrétaire départemental de l’ANACR en Seine-et-Marne.

Guy Pierronnet, secrétaire de l’ANACR pour la Seine-et-Marne, juin 2012
Guy Pierronnet, secrétaire de l’ANACR pour la Seine-et-Marne, juin 2012

Guy Pierronnet naquit au cœur du Marais, à Paris, dans une famille de père et mère ouvriers qui comptait déjà un fils, Roger. Guy fut formé au métier de mécanicien de précision, mais il n’exerça que quelques années dans cette profession d’ouvrier hautement qualifié.

Les parents n’étaient pas militants, mais les deux garçons adhérèrent au communisme pendant la guerre, et la mère les suivit dans leur engagement par la suite, tandis que le père décédait peu après la Libération.

En 1942, les deux frères militaient au Front patriotique de la Jeunesse, sous la direction de cadres des Jeunesses communistes. Roger Pierronnet fut arrêté en décembre 1943, interrogé par les Brigades spéciales et enfermé à Fresnes avant d’être déporté au camp du Struthof. Il en revint en juin 1945. Il fut pendant un temps un des gardes du corps de Maurice Thorez, et resta militant communiste toute sa vie. En 2014, il habitait toujours à Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Après l’arrestation de son aîné, Guy Pierronnet, passée une période « mise au vert », le suppléa dans ses responsabilités au sein de la résistance communiste. Il fut successivement responsable du Front patriotique de la Jeunesse dans le secteur sud de la région parisienne, puis, à partir de 1944, dans l’ouest-parisien, où il termina la guerre avec le grade de capitaine FTP.

À la Libération, il s’investit complètement dans l’action militante. Il occupa d’abord une fonction de rédacteur à l’Avant-Garde, l’organe hebdomadaire des JC, en contribuant notamment aux rubriques sportives. Il suivit en 1945 la première école centrale du parti organisée à destination de la jeunesse. Il dut interrompre son travail aux Jeunesses suite à un accident de voiture au cours d’un Tour de France qui affecta ses cordes vocales.

À partir de 1947 et après la création du Rassemblement démocratique africain à l’initiative de Félix Houphouët-Boigny, le PCF lui demanda de devenir secrétaire parlementaire de la jeune formation anticolonialiste qui était alors affiliée au groupe communiste. Il n’avait pourtant aucun lien ni aucun connaissance particulières de l’Afrique noire, mais il occupa cette fonction jusqu’à ce que le RDA rompe son allégeance au PCF an 1950. Il participait alors au travail de la commission coloniale du PCF.

Son parti étant dans l’obligation de réduire son nombre de permanents, Guy Pierronnet reprit une activité salariée. Il travailla d’abord dans le bâtiment, bientôt comme chef de chantier, puis il trouva un emploi dans une entreprise d’alimentation du XVe arrondissement parisien, Prédo-Bayard. Ce dernier engagement professionnel se conclut par une grève longue et tenace, qui dura pendant deux ans, pour éviter la fermeture de l’entreprise, qui s’avéra pourtant inéluctable. Pour Guy Pierronnet, qui en avait été un des leaders en tant que syndicaliste CGT, cette défaite coïncida avec l’âge de la retraite, en 1981.

Il prit alors la décision de s’installer en Seine-et-Marne, dans un hameau de Verdelot, aux confins de l’Aisne, là où son épouse conservait des biens familiaux. Celle-ci, Gisèle Renac, dont la sœur Yvette Renac fut après la guerre une des dirigeantes de l’Union des Jeunes Filles de France, avait rencontré Guy Pierronnet en 1944, alors que la ferme des parents servait communément de refuge et de ravitaillement à la résistance communiste en Île-de-France. Les jeunes gens se marièrent à Verdelot en novembre 1945. Le couple eut trois enfants, nés entre 1947 et 1955, qui tous militèrent au Parti communiste comme leurs parents.

La famille Pierronnet vécut successivement dans le XIXe arrondissement parisien, à Limeil-Brévannes et à Bondy (Seine-et-Oise, puis respectivement Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis), où Guy Pierronnet occupa régulièrement des fonctions de responsabilités dans les sections communistes, soit comme membre du secrétariat, soit comme membre du bureau.

À Verdelot, les deux sœurs Yvette Renac-Roy et Gisèle Renac-Pierronnet partagèrent leur héritage et firent construire deux maisons voisines où les deux couples de retraités vécurent désormais.

Guy Pierronnet et son beau-frère René Roy, ancien résistant et déporté, militant communiste comme lui, restaient très actifs dans leur département. À partir de 1985, le premier occupa la fonction de secrétaire départemental de l’ANACR, multipliant les témoignages et les commémorations en hommage aux anciens résistants et déportés. Une des dernières, le 23 juin 2012, le vit prendre la parole en gare de Nanteuil-Saâcy, lorsqu’y fut inauguré le mémorial en forme de wagon de marchandise qui commémorait le passage en cette gare du dernier convoi de 2 400 déportés vers l’Allemagne, le 16 août 1944, dont six survivants étaient présents à la cérémonie.

Les deux vieux militants, aidés de leurs épouses, ont aussi beaucoup contribué à faire connaître les acteurs et les événements de la Résistance dans le département de Seine-et-Marne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162560, notice PIERRONNET Guy par Marc Giovaninetti, version mise en ligne le 14 août 2014, dernière modification le 14 août 2014.

Par Marc Giovaninetti

Guy Pierronnet, secrétaire de l'ANACR pour la Seine-et-Marne, juin 2012
Guy Pierronnet, secrétaire de l’ANACR pour la Seine-et-Marne, juin 2012

SOURCES : L’Avant-Garde, 1945-1947. ― Site <www.memorial77.fr> ; . ― Témoignages de René Roy, 2012, de Guy Pierronnet, 2014.

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