POLITANSKI Bogdan

Par Paul Boulland

Né le 2 novembre 1926 à Longlaville (Meurthe-et-Moselle), mort le 28 août 1996 ; métallurgiste ; syndicaliste CGT et militant communiste ; conseiller municipal (1953-1959) puis maire (1959-1996) de Longlaville, conseiller général (1973-1996), président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle (1979-1982).

Fils de Joseph et Marie Politanski, d’origine polonaise, Bogdan Politanski était titulaire du certificat d’études primaires. Il adhéra aux Jeunesses communistes en décembre 1944 à Longlaville, puis au PCF en 1945 et intégra rapidement le comité de la section locale, comme responsable des jeunes. Après la création de l’UJRF, il devint secrétaire du cercle de Longlaville, en 1946. Ajusteur aux Aciéries de Longwy, il adhéra la même année au syndicat CGT et assura les fonctions de collecteur. Il effectua son service militaire dans le Génie, de décembre 1946 à décembre 1947, et obtint le grade de sergent.

En 1948, Bogdan Politanski intégra la direction fédérale UJRF de Meurthe-et-Moselle et le secrétariat de la section communiste des Aciéries de Longwy. Parallèlement, il prit des responsabilités syndicales au sein de l’entreprise, comme membre du conseil syndical en 1948, délégué du personnel en 1949 et secrétaire à l’organisation du syndicat en 1950. Son activité lors des importantes grèves de 1951 lui valut d’être licencié. La même année, il suivit les cours d’une école fédérale du PCF.

Bogdan Politanski devint permanent de l’association Oder-Neisse (Association des originaires de Pologne pour le respect des frontières sur l’Oder et la Neisse) pour le département de Meurthe-et-Moselle, puis son secrétaire national permanent en 1955. Il suivit alors les cours de l’école centrale d’un mois du PCF, en octobre-novembre 1955. Il y reçut une appréciation élogieuse, qui le signalait comme « un des meilleurs élèves de la promotion ». En 1956, il fut élu à la commission de contrôle financier de la fédération communiste de Meurthe-et-Moselle. Cependant, ses responsabilités au sein de l’association Oder-Neisse le tenaient régulièrement éloigné du département et il ne fut pas réélu en 1957. La même année, il demanda à être déchargé de ses responsabilités associatives afin de revenir en Meurthe-et-Moselle. Il souhaitait notamment se consacrer à son mandat au conseil municipal de Longlaville, où il restait le seul des deux élus communistes de 1953. Il fut alors mis à la disponibilité de la fédération PCF de Meurthe-et-Moselle.

Bogdan Politanski fut élu maire de Longlaville en 1959 et conserva ce mandat jusqu’à son décès. Peu après, il intégra le bureau de la fédération communiste. Ramené au comité fédéral en 1961, il devint en 1963 responsable du travail des élus communistes du département. En 1966, après la décentralisation de la fédération, il intégra le bureau de la fédération Meurthe-et-Moselle Nord, jusqu’en 1974. Après la réunification des deux fédérations, il continua de siéger au comité fédéral jusqu’en 1987, date à laquelle il refusa d’être représenté.

Bogdan Politanski fut élu conseiller général dans le canton d’Herserange (Meurthe-et-Moselle) en octobre 1967 et conserva ce mandat jusqu’à son décès. Le 28 mars 1979, à la faveur des divisions au sein de la droite, pourtant majoritaire, il fut élu président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle, fonction qu’il conserva jusqu’en mars 1982. Au cours de ces années, marquées par la crise de la sidérurgie et des industries locales, il apporta son soutien aux salariés en lutte (métallurgistes de Chavanne-Delattre, ouvriers du Livre de chez Humblot, salariés du Textile de Jullien de Pompey, et sidérurgistes). Il fut également « témoin d’honneur » lors du procès des dix militants de Radio Lorraine Cœur d’Acier. Il continua de présider le groupe communiste et d’entente démocratique du conseil général jusqu’en 1994.

Au cours des années 1980, Bogdan Politanski avait progressivement pris ses distances avec la direction du PCF. Il fit ainsi partie des 54 signataires du texte critique diffusé le 17 mai 1988 qui marqua l’émergence du courant des « Reconstructeurs ». En 1993, il annonça sa candidature aux élections législatives sous l’étiquette « Pour changer la gauche », avant de se rétracter. De manière symbolique, il reçut officiellement Maurice Kriegel-Valrimont* dans sa mairie de Longlaville, en 1994. Dans les dernières années de sa vie, il rejoignit l’Alternative démocratie socialisme (ADS), mais appela à voter pour Robert Hue lors de l’élection présidentielle de 1995.

Bogdan Politanski avait épousé Irène Lazarko le 21 septembre 1957 à Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Le couple eut deux fils, Joël et Pascal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162569, notice POLITANSKI Bogdan par Paul Boulland, version mise en ligne le 14 août 2014, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. du comité national du PCF. — l’Humanité. — Le Monde. — Notes de Julian Mischi.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable