JULIEN Jean

Par Gilles Pichavant

Né le 17 juin 1932 à Yssingeaux (Haute-Loire) ; inspecteur informaticien des PTT à Rouen (Seine-Maritime), puis directeur d’établissement ; syndicaliste CGT ; communiste.

Jean Julien en 1977
Jean Julien en 1977
Au congrès du syndicat CGT des PTT de Seine-Maritime

Jean Julien naquit le 17 juin 1932 à Yssingeaux (Haute-Loire), d’un père chauffeur poids lourd et d’une mère employée des PTT. Il fut leur fils unique.

Après avoir obtenu une licence en droit, il entra comme inspecteur aux PTT et adhéra à la CGT. Au début des années 1960 il postula pour devenir informaticien, et, après avoir suivi une formation spécifique, il intégra le nouveau service informatique des chèques postaux de Rouen, en perspective de la mise en service, en janvier 1962, du premier ordinateur de gestion des chèques postaux . Secrétaire de la nouvelle section syndicale des informaticiens de Rouen, il anima les luttes pour la satisfaction des revendications multiples de cette population jeune et diplômée, tant pour la reconnaissance des qualifications, ou l’organisation du service, que pour la réduction du temps de travail, la restauration, le logement, etc.

Il devint membre de la Commission exécutive et du bureau départemental du syndicat lors du congrès du syndicat du 31 mars 1963, dont le secrétaire général était Max Valentin. Il en fut le trésorier départemental adjoint à partir de 1964. Entre 1962 et 1968, il fut, avec Jeanine Ponthieu qui était la secrétaire de la section du personnel d’exécution, l’un des principaux animateurs des actions revendicatives du personnel des chèques postaux de Rouen, cheville ouvrière du succès de grandes journées d’action spécifiques et massives de ce personnel. Cette mobilisation de longue durée permit à l’ensemble du personnel des services de Rouen d’obtenir une réduction du temps de travail à 37 heures 15 minutes hebdomadaires à l’issue du conflit de mai-juin 1968.

Lors du congrès du 5 mai 1968, il devint l’un les quatre secrétaires du syndicat. Au sein du bureau départemental, il fut plus particulièrement chargé du journal départemental.

Lors de la grève de mai-juin 1968, Jean Julien intégra le « Comité pour la survie de la population rouennaise », constitué par l’Union départementale CGT de Seine-maritime pour régler les problèmes d’approvisionnement en nourriture et en essence. A ce titre il fut l"’un des militants désignés par l’Union locale CGT pour distribuer des bons d’essence aux professionnels qui en avaient l’urgente nécessité.

A partir de 1964 Jean Juliendevint trésorier de l’Union Régionale CGT-PTT de Normandie et, par la suite fut membre de la CE fédérale de la Fédération CGT des PTT.

Adhérent à la Mutuelle générale des PTT, il fut élu au comité de section de Rouen en 1964 et le resta jusqu’à la fin des années 1990.

Militant social, Jean Julien fut présenté sur la liste de la CGT aux élections du 23 avril 1968 pour le renouvellement du CA de la cantine des PTT de Rouen et fut élu pour la première fois, avec 273 voix. Ces restaurants étaient administrés par un conseil d’administration élu tous les deux ans sur listes syndicales. Jean Julien fut successivement, et pendant 22 ans, président du CA de l’association de gestion de la cantine PTT de Rouen, qui se transforma en Restaurant Administratif PTT, toujours sous forme associative. C’est sous son mandat que fut construit le bâtiment spécifique rue de Maladrerie, à Rouen. L’administration des restaurants s’y installa, pendant que fermait le site historique de la rue Bouquet. A l’époque le CA du Restaurant PTT de Rouen gérait aussi le restaurant des chèques postaux, celui du centre de formation de la Poste situé dans le quartier de la Grand-Marre à Rouen.

Les restaurants PTT étaient fédérés au niveau national dans la Fédération nationale des restaurants (FNR). Jean Julien y fut délégué régional pour la Haute Normandie ; en 1973, il en devint membre du bureau national puis, en 1980, président, responsabilité qu’il conserva alors pendant plus de dix ans. A cette responsabilité il impulsa la création d’une puissante centrale d’achat, spécifique aux restaurants PTT, qui fournit des denrées à plusieurs centaines de restaurants dans toute la France, jusqu’à leur privatisation à la fin de la décennie 1990, à la suite de la séparation de la Poste et de France Telecom, puis de la privatisation de cette dernière en 1997. Jean Julien fut écarté de la présidence de la FNR par une coalition CFDT-FO, assez peu de temps avant son départ en retraite en 1992, dans un contexte de division syndicale consécutif à la mise en œuvre de la loi Quilès (1990), de séparation de la Poste et des Télécoms.

Il avait adhéré au PCF en 1967, et en était encore membre en 2000.

Marié le 16 mai 1956 avec une employée des PTT, le couple eut deux enfants. Ils habitèrent rue Briant de Barnouville à Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162571, notice JULIEN Jean par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 14 août 2014, dernière modification le 29 octobre 2019.

Par Gilles Pichavant

Jean Julien en 1977
Jean Julien en 1977
Au congrès du syndicat CGT des PTT de Seine-Maritime

SOURCE : Archives du syndicat CGT des PTT de Seine-Maritime, déposées aux Arch. Dep. de Seine-Maritime — Questionnaire rempli par Jean Julien

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