PETITPAS Hubert

Par Bruno Poucet

Né le 19 novembre 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 22 février 2009 à Rennes ; instituteur ; responsable syndical permanent à la FEP-CFDT ; permanent de l’UFFA-CFDT (Union des fédérations des fonctions publiques et assimilés).

Hubert Petitpas avait un frère ; il resta célibataire. Il n’avait pas de conviction religieuse particulière, alors même que sa mère, devenue veuve de guerre en octobre 1939, travailla pour un prêtre à Saint-Malo. Cela avait permis à Hubert Petitpas de faire des études secondaires au séminaire de Pontchâteau (Loire-Atlantique).

Après son baccalauréat philosophie, Hubert Petitpas commença à enseigner en 1953 dans un établissement technique hors contrat à Rennes, l’école Saint-Étienne. Il s’inscrivit ensuite à l’Université de Rennes pour ses études (propédeutique lettres, puis certificats de licence de lettres) tout en travaillant dans un collège privé à Saint-Malo. Après son service militaire (1959-1961) et un an de travail dans une banque à Nantes (1962-1963), il s’adressa à l’inspection académique de Loire-Atlantique pour obtenir un poste d’instituteur remplaçant à l’été 1963 : ce fut un refus, compte-tenu de son parcours scolaire dans le secondaire. Il postula alors dans l’enseignement privé sous contrat, sans l’avoir désiré, et obtînt un emploi à Clisson (Loire-Atlantique). Il exerça ses fonctions dans un cours complémentaire d’une trentaine de classe jusqu’en 1974, date à laquelle il devint permanent syndical à Paris.

En septembre 1964, Hubert Petitpas adhéra d’abord à la CFTC, puis à la CFDT : il était favorable à "l’évolution", estimant que le syndicalisme devait d’abord s’occuper de défendre les moins favorisés. En 1966, il devenait correspondant du syndicat CFDT dans son collège. Les événements de 1968 représentèrent un tournant dans son engagement : il fit grève pour la première fois et entraîna la fermeture du collège, participa aux assemblées générales du syndicat à Nantes, assemblée qui regroupaient jusque 600 personnes. En 1969, il devint secrétaire adjoint de l’Union locale CFDT de Clisson. Il fut en 1972 délégué syndical de son établissement : une première dans ce département pour les établissements privés où seul un autre établissement en était pourvu. Il s’occupa beaucoup des personnels de service et d’administration. Il avait été d’ailleurs élu en 1970 au conseil syndical du syndicat des travailleurs de l’enseignement privé de Loire-Atlantique.

En 1973, il lui fut proposé un poste de permanent syndical à Paris à la FEP-CFDT. Cela lui permettait de quitter l’enseignement, métier pour lequel il n’avait pas une grande passion, mais cela l’inquiétait également, compte tenu des responsabilités qu’il allait devoir assumer. Étant pressenti pour être permanent, il fut élu, comme le prévoyait les statuts de la FEP-CFDT de l’époque, secrétaire général adjoint au congrès de Lorient en mars 1974 et prit ses fonctions au mois de septembre. Il était donc propulsé directement dans l’exécutif fédéral ce qui permettait au syndicat des pays de Loire, le plus important syndicat de la fédération, d’avoir un œil sur la fédération et d’essayer de contrôler, sinon d’infléchir, les positions fédérales. D’où l’importance des responsabilités qui lui furent confiées : il fut chargé de participer aux négociations concernant la prévoyance, les conventions collectives. Il fut surtout chargé de deux secteurs stratégiques : la presse fédérale et la formation syndicale. Plus homme d’action que de réflexion, il vécut assez mal les débats stratégiques qui traversaient le bureau fédéral, notamment sur la nationalisation. Il restait donc fidèle aux positions soutenues par le syndicat des Pays de Loire, au congrès d’Arras en 1980. Seulement, lors de ce congrès : il fallut départager entre deux leaders de ce même syndicat pour accéder au poste de secrétaire général. Le président Jean Ponçot estima plus stratégique de présenter non Jean-Michel Leray mais Guy Champain, par ailleurs membre du PCF, mais, à ses yeux, meneur des Pays de Loire : il valait mieux l’avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur. La période de trois ans qui suivait s’avéra extrêmement tendu : démission du secrétaire général, scission de la FEP en 1983 avec création du SNUDEP-FEN par une partie des membres du bureau national de la FEP. Hubert Petipas qui avait décidé de quitter ses fonctions en 1983, refusa de soutenir cette position : cela ne lui paraissait pas possible compte tenu de ses fonctions de permanent et parce que cela n’entraînait pas l’adhésion d’un nombre important d’adhérents. Mais, il s’abstenait dans les votes, par fidélité à son syndicat d’origine. Bref, dans sa situation de permanent national, il était écartelé entre deux fidélités : locale et nationale, pris dans des enjeux politiques et stratégiques qu’il ne maîtrisait pas toujours.

En septembre 1983, Hubert Petitpas accéda aux fonctions de permanent à l’UFFA-CFDT et le resta jusqu’à sa retraite en 1994. Il n’occupait pas de poste politique, mais fut essentiellement rédacteur du guide juridique de la Fonction publique.

Habitant dans la région parisienne à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), il regagna en 2003 sa région d’origine, Rennes où vivait encore sa mère. Il aimait faire de longues promenades à pieds. Atteint d’un cancer, il mourut le 22 février 2009 à Rennes et fut incinéré, après une cérémonie religieuse à l’église Saint-Benoît à Rennes, le 25 février 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162630, notice PETITPAS Hubert par Bruno Poucet, version mise en ligne le 15 août 2014, dernière modification le 15 août 2014.

Par Bruno Poucet

SOURCES : archives FEP-CFDT : congrès, presse syndicale, entretien non publié avec J. André le 17 septembre 1997.

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