DELATTRE Lucien, Antoine

Par Gilles Pichavant

Né le 14 septembre 1899 à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 25 janvier 1953 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Ouvrier des lignes des PTT ; Militant syndical CGTU ; communiste, déporté.

Né le 14 septembre 1899 à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), d’un père journalier et d’une mère ménagère, Lucien Delattre fut d’abord garçon livreur. Mobilisé le 16 avril 1918, il participa à l’occupation de la Rhénanie allemande. Il fut démobilisé le 13 avril 1921. A son retour en France il entra dans les services techniques des PTT comme ouvrier des lignes télégraphiques et téléphoniques.

Le 19 avril 1919 à Rouen, il se maria avec Madeleine Lemaitre, une ouvrière de filature. Ils habitèrent 88 rue Louis-Pasteur à Darnétal et eurent deux enfants, nés au début des années 1920.

Le 11 décembre 1927, Lucien Delattre fut candidat aux élections municipales à Darnétal (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), sur la liste présentée par le parti communiste, conduite par Paul Bouthonnier. Celui-ci obtint 624 voix et 43,7%, et Lucien Delattre obtint 584 voix et 40% des exprimés. Le 5 mai 1929, aux élections municipales à Darnetal (Seine-inférieure, Seine-Maritime), il fut de nouveau candidat en dernière position sur la liste du BOP conduite par Albert Costentin.

A la fin de l’année 1928 il fut poursuivi pour être intervenu le 30 octobre 1928, avec son épouse, en compagnie de la militante de l’union régionale CGTU Odette Brière, dans une grève du textile qui avait lieu à l’usine Fromage, à proximité du chantier d’installation de lignes téléphoniques où l’on affirma qu’il travaillait. Une enquête administrative fut déclenchée dans le but de le faire passer en conseil de discipline, mais il fut démontré que Lucien Delattre ne faisait pas partie de l’équipe d’ouvriers des lignes qui travaillait à Darnétal, rue Fromage, et qu’il n’était pas en service ce jour là. Le 1er mai 1929 il fut muté à Lille où il resta jusqu’en 1938, date à laquelle après un bref passage à Rouen, il se serait retrouvé à Orléans. Cependant le 18 janvier 1938, il fut élu trésorier du comité du Front populaire de Darnétal, poste auquel il fut réélu en janvier 1939.

Mobilisé le 8 septembre 1939 à la télégraphie militaire, il fut affecté à un détachement d’ouvriers des lignes télégraphiques. Le 20 juillet 1940, il fut démobilisé dans le Gard, et rentra à Darnétal.

Lucien Delattre fut arrêté le 22 juin 1941 et interné à Compiègne jusqu’au 9 mai 1943. Le 10 mai 1943, il fut déporté à Sachsenhausen (mle 66 135) , kommando Heinkel (usine d’aviation). Il fut libéré à Oranienburg le 3 mai 1945, et rapatrié en France le 21 mai, via Lille..

En 1928, le rapport de police décrit ainsi Lucien Delattre : 1 m 70, de forte corpulence, le visage rond et coloré, les yeux marrons, les cheveux et la barbe châtain.« Militant très actif du parti communiste ». « S’est fait remarquer par son entrain à la propagande révolutionnaire lors du dernier mouvement de grève du textile à Darnétal ».

Lucien Delattre mourut le 25 janvier 1953 à Rouen (Seine-Inférieure)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162734, notice DELATTRE Lucien, Antoine par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 17 août 2014, dernière modification le 23 octobre 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Dep. de Seine Maritime, cote 1M 41, et registre militaire, cote 1R3476, classe 1919, N°1331. — Le Prolétaire Normand du 3 mai 1929. —Le Journal de Rouen du 12 décembre 1927, du 6 mai 1929. — L’Avenir Normand, 28 janvier 1938. — Darnétal, monument aux déportés, internés, et victimes du nazisme. — Service historique de la défense, dossiers individuels résistance, cote GR 16 P 1684446

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