Par Pierre Chaumont, Pierre Duparay
Né le 12 octobre 1929 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort le 24 mai 2004 ; fraiseur ; militant CGT et PCF ; membre du bureau fédéral du PCF de Saône-et-Loire de 1963 à 1967 ; maire de Lux (Saône-et-Loire) de 1977 à 1995.
Cadet d’une fratrie de trois garçons, Georges Rebillard avait pour père un homme laïc et progressiste qui tenait un garage à Chalon-sur-Saône. Sa mère, modiste, humaniste, catholique convaincue mais non pratiquante, rendit de nombreux services aux résistants – dont Lucie Aubrac et l’acteur de cinéma Robert Lynen – en faisant passer la ligne de démarcation près de chez elle, à La Coudre (commune de Buxy en Saône-et-Loire). Ses deux frères, Gaston et André, très impliqués dans la résistance locale (André Rebillard fit partie du réseau Mason-Porthos) créèrent le maquis FTP de la Charmée et participèrent entre autres aux combats de Laives (Saône-et-Loire) et à la libération de Chalon-sur-Saône et d’Autun (Saône-et-Loire).
Après avoir été livreur de boissons, Georges Rebillard entra dans les années 1950 comme fraiseur à l’entreprise familiale de métallurgie Chaumont où il allait faire toute sa carrière comme OQ. Il y fonda aussitôt une section syndicale CGT. Il adhéra au PCF le 1er juin 1958 lors d’une manifestation pour l’indépendance de l’Algérie. Il fut secrétaire de la section PCF de Saint-Rémy (Saône-et-Loire) de 1959 à 1977, membre du comité fédéral de 1961 à 1977 et du bureau fédéral de 1963 à 1977. Dans sa commune de Lux, il fut militant de toutes les actions citoyennes : défense des locataires, de l’école laïque. Dès 1977, il fut un DDEN très actif.
Élu conseiller municipal de Lux en 1971, il en devint le maire en 1977 et le resta pendant trois mandats. Il emporta chaque élection à une écrasante majorité. Il fut un grand constructeur : école maternelle, mairie, agence postale, salle polyvalente. La maison des associations de Lux porte son nom.
Il fut candidat communiste aux élections cantonales (canton de Chalon-sud) de 1961 à 1985. Lors des deux derniers scrutins, il se désista au second tour et contribua ainsi à l’élection du candidat PS Roger Leborne. Il fit de même aux élections de 1976 dans le canton de Buxy où il avait obtenu près de 15 % des voix au profit de Bernard Desbrières. En 1967 il fut candidat comme suppléant de Roger Becquet aux législatives dans la circonscription de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et en 1968, il fut le suppléant d’André Faivre dans la même circonscription. Il se présenta comme candidat titulaire de la circonscription de Louhans (Saône-et-Loire) aux législatives de 1973. Durant tous ses mandats, il fut membre de l’ADERC.
De son union avec Suzanne Girardin, sœur du résistant Henri Girardin, maraîchère à Saint-Jean des Vignes (Saône-et Loire), Georges Rebillard eut trois enfants : Yvan (1950) retraité SNCF, Ghislaine (1954), contrôleur des impôts et Sylvie (1958), cadre de santé. Cette dernière fut conseillère municipale sur la liste d’opposition de gauche à la mairie de Chagny (Saône-et-Loire). Son époux Patrick Appel-Muller, directeur de la rédaction de l’Humanité depuis 1983, est le fils de Michel Apel-Muller qui fut directeur du fonds Aragon au CNRS et de la fondation Elsa Triolet-Aragon.
Par Pierre Chaumont, Pierre Duparay
SOURCES : Entretiens avec Michel Coulon, ancien permanent CGT et ancien maire adjoint de Lux, et avec sa fille Sylvie Apel-Muller. — Association bourguignonne des Amis du Maitron.