JEANNE Maurice

Par Gilles Pichavant

Né le 11 janvier 1902 à Rouen (Seine-inférieure, Seine Maritime), mort le e 25 septembre 1962 à Rouen ; ouvrier du port de Rouen ; syndicaliste CGTU puis CGT ; communiste ; conseiller prud’homme de Rouen, déchu en 1941.

Né le 11 février 1902 à Rouen (Seine-Maritime), Maurice Jeanne devint docker sur le port de Rouen dans les années 1920.

Membre du syndicat unitaire des dockers de Rouen à partir de 1933, il s’imposa rapidement comme l’un des opposants les plus virulents au bureau dirigé par Victor Engler.

Au début de 1934, il organisa, sur l’instigation de Jean Rivière, une réunion extraordinaire de l’Union locale unitaire, afin de faire exclure les principaux dirigeants qui appartenaient à la Ligue syndicaliste, Victor Engler, Germaine Goujon, Jean Jolly et Fernand Hutt.

L’opération ayant échoué, il créa avec Jules Duhamel un syndicat unitaire des dockers, où l’on retrouvait les membres de la cellule du port. Il fut élu secrétaire général le 4 juillet 1934. Il était assisté de Duhamel, secrétaire adjoint, Évrard trésorier, Guillemot trésorier adjoint, Decaux, Ménard et Martin membres du conseil syndical. De 1935 à 1939, il demeura secrétaire du syndicat et fut délégué au conseil national CGTU de 1935, aux congrès nationaux CGT de 1936 et 1938. Selon S. Courtois, il fut, de 1936 à 1939, secrétaire adjoint de l’UD-CGT et, en 1938-1939, membre de la CE de la Fédération.

L’homme ne manquait pas de caractère, l’un de ses compagnons raconta qu’il se rendait aux différents congrès parisiens dans sa tenue de travailleur des quais, casquette et blouse de grosse toile, à la grande curiosité des gens qu’il croisait dans les couloirs du métro.

Il ne dut qu’à l’opposition de Jean Le Gall (qui lui reprochait son trop bref passé syndical) de ne pas assurer de plus hautes responsabilités.
Membre du PC, il se présenta sans succès aux élections du conseil d’arrondissement en 1935.

À la fin de 1939, il fut envoyé au front malgré ses cinq enfants ; prisonnier, il s’évada, revint en Seine-Inférieure comme responsable syndical clandestin puis fut appelé à Paris comme responsable.

Conseiller prud’homme de Rouen dans les années 1930. Il fut déchu de son mandat de conseiller prud’homme par arrêté en date du 22 février 1941, pour n’avoir pas répudié publiquement et catégoriquement toute adhésion au parti communiste et toute participation interdite par le décret du 26 septembre 1939, en même temps que les autres conseillers prud’homme de Rouen : Paul Boufflet, Hélène Caudron, Maurice Jeanne, Abel Poirson, Roger Sporry et Georges Bourgois ; de Darnétal : Fernand Campard, et Roger Bourgeois ; Elbeuf : Georges Mesnil ; du Havre : Oscar Laudéa, et Hervé Guyader ; de Fécamp : Suzanne Roze ; de Bolbec : Joseph-Hilaire Deneuve et Ernest Delcourt.

En 1945, il redevint secrétaire des dockers de Rouen et fut secrétaire jusqu’en 1950 de la Fédération CGT des Ports et Docks.

Marié (remarié ?) à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime) le 31 mars 1958 avec Lucienne Valin, il mourut à Rouen le 25 septembre 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162820, notice JEANNE Maurice par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 17 septembre 2014, dernière modification le 19 août 2014.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Nat. F7/13028, rapport du 10 juillet 1934 (Seine-Inférieure). — Erch. Dép. de Seine-Maritime, cote 1M313 — Arch. Mun. réunions syndicales. — Témoignage de R. Le Marec. — S. Courtois, thèse, op. cit. annexe n° 18. — État civil de Rouen.

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