RAMBION Fernand, François, Joseph, Marie

Par Jacques Girault

Né le 25 mai 1914 à Viols-le-Fort (Hérault), mort le 8 février 2003 à Castelnau-le-Lez (Hérault) ; professeur dans les Deux-Sèvres puis dans l’Hérault ; militant du SNET, du SNES et de la FEN.

A l’’ENSET

Fils de domestiques agricoles, avec une mère catholique très croyante, Fernand Rambion, fut élève de l’école primaire supérieure de Clermont-l’Hérault (1927-1931). Il entra à l’École normale d’instituteurs de Montpellier en 1931, où il refusa de suivre les cours de la préparation militaire supérieure. Il enseigna comme instituteur à Laroque (1934-1935) puis, après son service militaire, à Saint-Drezery (1937-1938). Candidat libre, admissible au concours de l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique en 1935, il fut reçu en 1938 dans la section EF (lettres).

Mobilisé comme soldat de 2e classe au 64e Bataillon de chasseurs alpins, il fut fait prisonnier lors de l’offensive allemande en juin 1940, et interné au Frontstalag XIII-A dans les Sudètes jusqu’au printemps 1945. Après son dur travail, il tint un journal de la vie en captivité. Poursuivant son engagement pour l’éducation populaire, il donna des cours, fit passer le certificat d’études primaires à des captifs, écrivit et fit représenter par ses compagnons des pièces de théâtre.

Fernand Rambion avait épousé religieusement en avril 1940 à Paris (XVIe arr.) Alice Haranger (1919-2013), fille d’un couple d’employés de commerce devenus commerçants (chemiserie), de culture catholique. Le couple eut deux enfants qui reçurent les premiers sacrements catholiques.

Elève des lycées Lamartine puis Fénelon, adhérente de la Jeunesse étudiante chrétienne, son épouse avait été élève de l’ENSET dans les mêmes promotion et section. Après avoir enseigné en région parisienne pendant la guerre, alors que son mari était en captivité, détachée de la religion comme son époux, elle fut nommée avec lui, après la guerre, dans les mêmes établissements à Niort, puis à Montpellier. Elle n’enseigna que les lettres, notamment en classes de techniciens supérieurs créées en 1962. Secrétaire de la section syndicale (S1) du SNES du lycée Mermoz, elle soutenait la tendance “autonome“ puis “Unité, Indépendance et Démocratie“. Elle participa à la commission pédagogique de la section académique (S3) de Montpellier du SNES dans les années 1960 et au début des années 1970. Elle anima des clubs de théâtre durant toute sa carrière. Sur le plan politique, elle soutenait l’union des gauches.

Fernand Rambion, professeur au collège technique de Niort (Deux-Sèvres) d’octobre 1945 à 1959, fut muté au collège technique Michelet à Montpellier, qui fusionna avec le collège Legouvé en 1965 pour devenir le lycée Mermoz. Il enseigna les lettres, l’histoire-géographie jusqu’à sa retraite en 1974.

Militant du Syndicat national de l’enseignement technique, il était notamment, au début des années 1950, le secrétaire de la section des Deux-Sèvres de la Fédération de l’Éducation nationale. Il milita ensuite au Syndicat national des enseignements de second degré, défendant les analyses du courant “autonome“ puis UID.

Politiquement dans les années 1950, Fernand Rambion, pro-européen, soutenait les idées de Pierre Mendès France. Par la suite, proche du Parti socialiste, il fut favorable à un rapprochement avec le Parti communiste français et au programme commun de la gauche.

Le couple vécut à Castelnau-le-Lez (Hérault) la retraite venue. Elle, assura des cours de français dans le cadre de la Fédération des œuvres laïques. Lui, publia plusieurs ouvrages dont deux dans les collections dirigées par des enseignants, L’Amitié par le livre. Il rédigea aussi un ouvrage autobiographique partiel publié un an après son décès.

Ils eurent des obsèques religieuses.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article162997, notice RAMBION Fernand, François, Joseph, Marie par Jacques Girault, version mise en ligne le 23 août 2014, dernière modification le 31 mars 2021.

Par Jacques Girault

A l’’ENSET
Dans l’équipe des professeurs au collège technique de Niort
Couverture de son livre témoignage

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprend quatre titres : - Le mas des Merle, Nonette, Créer, 1982, - Sous le micocoulier, Besançon, L’Amitié par le livre, 1988, réédité en 1998 à Aigues Vives , - Dans le creuset sudète : de Karlsbad à Karlory Vary : choses vues, Besançon, L’Amitié par le livre, 1990, - Ce témoin que j’étais, Clapiers, 2004.

SOURCES : BNF Gallica, liste des prisonniers de guerre français 1940-1945. — L’enseignement public . — Renseignements fournis par la fille et le fils des lntéressés. — Notes d’Alain Dalançon.

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