RIGHETTI Georges, Lucien

Par Jean-Claude Lahaxe

Né le 27 juillet 1925 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; tailleur de pierres et ouvrier boiseur ferrailleur ; secrétaire de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône.

Né à Marseille dans une famille d’immigrés antifascistes italiens, Giuseppe Righetti et Olga Bianchi, ménagère, née à Bagni di Lucca (Toscane, Italie), Georges Righetti passa son enfance dans le département de la Creuse où son père exploitait une carrière de granit. Après l’obtention du certificat d’études primaires en 1937, il continua ses études dans un cours complémentaire de Guéret puis de Marseille où ses parents étaient revenus habiter en 1939.

Les difficultés de sa famille contraignirent Georges Righetti, le jour même de ses quinze ans, à travailler comme apprenti tailleur de pierres dans une entreprise de monuments funéraires. Bien que devenu ouvrier qualifié en 1942, il fut forcé à cause du manque de travail de s’embaucher en tant que terrassier dans le département des Alpes Maritimes. Après avoir été smilleur de pavés, Georges Righetti apprit, à la fin de l’année 1943, le métier de boiseur-ferrailleur dans le secteur du béton armé. Il travailla jusqu’en 1946 à la construction de hangars dans la gare des Abeilles à Marseille.

Au début des années quarante, Georges Righetti militait à la JOC. En 1943, il rejoignit la CGT clandestine de son chantier. Il y organisa la grève du 25 mai 1944 et l’insurrection du mois d’août suivant.

À la Libération, Georges Righetti fut nommé secrétaire de la section syndicale et délégué du personnel de son entreprise. Il devint aussi responsable à la jeunesse au sein du syndicat CGT du bâtiment et de l’Union locale de Marseille. Afin de poursuivre un engagement datant de la clandestinité, il régularisa son appartenance au PCF le 1er mai 1945.

En 1946, à la demande de François Billoux, Georges Righetti dirigea les travaux de construction de la cité administrative provisoire du ministère de la Reconstruction. Il fut élu l’année suivante secrétaire départemental du syndicat CGT du bâtiment, du bois et des matériaux de construction. Membre de la Commission nationale exécutive de cette Fédération, il se vit attribuer la responsabilité d’une région allant de la frontière italienne à celle de l’Espagne en passant par la Drôme. Georges Righetti s’occupa aussi des démineurs ainsi que des travailleurs vietnamiens regroupés dans des camps et dispensa des cours à l’école départementale des cadres syndicaux. Le 28 février 1948, le jour même où il épousait Madeleine Juge (fille de Camille Juge, militant cheminot qui avait été blessé par la police lors de la grève de 1920), il fut élu membre du comité fédéral du PCF. Après avoir suivi en 1949 quatre mois de cours à l’école nationale de Viroflay, il fut promu l’année suivante au bureau fédéral.

Georges Righetti se montra particulièrement actif lors de la grève illimitée du bâtiment du mois de mars 1950. Cette implication lui valut d’être inculpé à plusieurs reprises pour injures et diffamations envers les CRS (Il fut acquitté en correctionnelle puis en Cour d’Appel). D’avril à août 1950, une maladie pulmonaire le força à séjourner dans le Briançonnais.

De retour à Marseille, Georges Righetti, du fait de son engagement militant, ne fut embauché que le 1er octobre 1950 sur le chantier de la Feuilleraie. Le 11 janvier 1951, la maladie le força de nouveau à interrompre son métier de boiseur ferrailleur. Lorsqu’il fut rétabli, la fédération communiste des Bouches-du-Rhône demanda à Georges Righetti de devenir journaliste à Provence-Nouvelle, hebdomadaire dont il exerça la direction de 1952 jusqu’en février 1954. Siégeant toujours au bureau fédéral durant ces deux années, il fut par ailleurs membre de la commission permanente du Mouvement de la paix.

De mars 1954 à octobre 1955, Georges Righetti fut premier secrétaire de la section Port et Marine et dirigea le mensuel Le Courrier du port. Candidat dans le 9e canton de Marseille, il fut battu à l’issue du second tour le 24 avril 1955. Sur décision de la direction nationale du PCF, Georges Righetti fut affecté en tant que directeur et rédacteur en chef au Patriote de Saint-Étienne. Il intégra alors le bureau de la fédération de la Loire. Le 1er juin 1956, il fut nommé correspondant permanent de l’Humanité à Rome.

De retour à Marseille, Georges Righetti cumula, du 1er janvier 1958 à la fin du mois de septembre 1961, les fonctions de directeur adjoint de La Marseillaise et de responsable de l’imprimerie. Suppléant d’Yvonne Estachy dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, il fut battu lors du second tour des législatives de novembre 1958. En 1960, il supervisa la création du comité inter arrondissements de Marseille Sud et reçut la charge du comité du parti pour les hôpitaux.

En octobre 1961, Georges Righetti fut élu secrétaire fédéral chargé plus spécialement de la propagande. Il conserva cette responsabilité jusqu’en 1967 tout en s’occupant des cadres du parti et des questions économiques et en donnant des conférences dans le cadre de l’Université nouvelle. Il revint à La Marseillaise en octobre 1967. Tout d’abord rédacteur en chef, il fut promu directeur politique en 1970, directeur général en 1974, président directeur général en 1977. A cette époque, il était aussi syndic du syndicat des quotidiens régionaux et membre de la commission plénière de la Fédération nationale de la presse française.

Ayant quitté La Marseillaise en 1982 à l’occasion de son départ en pré retraite, Georges Righetti se consacra à des recherches sur l’histoire du PCF dans le département, réalisa de nombreuses expositions et multiplia les conférences et les émissions historiques sur les ondes de Radio Sprint. Il collabora avec Antoine Olivesi à la rédaction de plusieurs biographies destinées au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Georges Righetti quitta définitivement Marseille en 1991 pour s’installer dans un petit village des Hautes-Alpes. Il s’y consacra à des recherches sur l’histoire de sa commune, publiant un périodique et devenant secrétaire d’une société d’études sur la vie et l’œuvre de Saint Eldrade, le fondateur du village. Il anima des clubs de seniors, créa un atelier de généalogie et répondit aux sollicitations des chercheurs. Les séquelles d’un grave accident survenu en mai 2002 ont contraint Georges Righetti à restreindre ses activités mais il n’en continue pas moins à poursuivre ses recherches et à écrire ses souvenirs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163004, notice RIGHETTI Georges, Lucien par Jean-Claude Lahaxe, version mise en ligne le 20 février 2015, dernière modification le 20 février 2015.

Par Jean-Claude Lahaxe

SOURCES : Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 302, note du 1er mai 1948. – Arch. cent. du PCF, décision du secrétariat du 10 novembre 1955. - Listes établies à la suite des congrès de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône de 1952 à 1954, de 1959 à 1961, de 1964 à 1968. — Arch. Comité national du PCF. — La Marseillaise, 10 octobre 1949, 9 janvier 1950, 12 juin (photo) 1952, 22 février (photo) 1953, 16 avril (photo) 1955, 6 novembre (photo et biographie) 1958, 17 juillet (photo) 1961, 3 novembre 1967, 2 mai 1973, 19 janvier 1976. – Renseignements fournis par le militant le 1er novembre 2003. — État civil.

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