GENTRY Eugénie, Adèle, née BETTANIER [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Née à Igé (Orne), le 13 juillet 1853 ; morte à Prescott (Iowa) le 21 décembre 1921. Communiste icarienne ; membre des communautés de Nauvoo, Cheltenham et Corning ; succesivement titulaire de diverses responsabilités au sein de la Vieille Icarie.

Née en Basse-Normandie en 1853, Eugénie Bettanier était la fille des communistes icariens Eugène Nicolas Bettanier (1827-1856) et Marie-Adèle Maillard (1823-1884). Arrivée à Nauvoo avec ses parents en 1854, elle fut membre durant de longues années de la communauté icarienne. Dès que la communauté eut quelque argent, elle vota l’acquisition d’une machine à coudre et débloqua des subsides pour envoyer Eugénie Bettanier en stage à Afton (Iowa). Elle devait apprendre à s’en servir pour en enseigner ensuite le maniement à toutes les femmes d’Icarie.
De retour en Icarie, Eugénie Bettanier y épousa le 10 janvier 1869 Jules Gentry (1835-1895). Dès 1870, ils s’installèrent à Queen City (comté d’Adams, Iowa), puis, à partir de 1880, à Prescott (id.). En 1877, Eugénie Gentry et son époux restèrent fidèles à la Vieille Icarie et défendirent activement le parti des aînés, c’est-à-dire celui d’A.-A. Marchand et d’Arsène Sauva, contre les « jeunes Icariens » emmenés par Fugier et Péron. Le 1er mai 1879, les Gentry signèrent tous les deux l’acte d’incorporation de la Nouvelle Communauté icarienne.
Jules et Eugénie Gentry eurent quatre enfants, tous nés en Icarie : Claire-Adèle (1871-1922), Jules Félix Jr (1872-1961), Emma Lenora (1874-1928) et Edmond Jacques (1881-1964).
Eugénie Gentry fut élue directrice du vêtement en 1884. Elle fut aussi l’une des rares à s’élever contre la décision, prise en février 1895 de dissoudre définitivement la communauté.
Après la mort de son mari le 27 février 1895, Eugénie Gentry continua d’habiter sur l’ancien site d’Icarie, où elle revit Marie Marchand lors de son passage en 1905. Elle mourut à Prescott le 21 décembre 1921 et fut enterrée avec son mari à Corning.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163034, notice GENTRY Eugénie, Adèle, née BETTANIER [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 24 août 2014, dernière modification le 9 décembre 2019.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, passim ; Marie Marchand-Ross, Child of Icaria, New York, City Printing Company, 1938 ; Notes de Robert Sutton et Daniel Cahen.

ICONOGRAPHIE : Eugénie Gentry et son époux Jules figurent sur la photo des membres de la colonie prise en novembre 1887, en compagnie de leurs trois enfants, Claire (née en 1871), Jules Jr (né en 1872) et Edmond (né en 1881), que Jules Prudhommeaux vit à Creston (Iowa) en 1904. cf Jules Prudhommeaux, op. cit., p. 605. Eugénie Bettanier figure également avec sa sœur Emma, son mari Jules Gentry et leurs enfants Claire et Edmond dans une photo de groupe reproduite p. 13 du cahier photo de l’ouvrage de Claude Francis et Fernande Gontier, Partons pour Icarie, Paris Perrin, 1983.

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