PLAISANCE Roland, Charles

Par Julien Lucchini

Né le 31 juillet 1925 à Évreux (Eure), mort le 1er septembre 2017 à Évreux ; rédacteur à la Sécurité sociale, puis contrôleur des employeurs à l’URSSAF ; syndicaliste CGT ; militant communiste ; maire adjoint (1953-1977) puis maire (1977-2001) d’Évreux ; conseiller général ; député de l’Eure (1956-1958).

Né à Évreux dans le quartier de Navarre, où son père et son grand-père travaillaient, Roland Plaisance était le fils de Charles Plaisance, ajusteur-mécanicien, et de Renée Charpentier, ménagère. Issu d’une famille pauvre qui ne militait pas, il fut orphelin très jeune, ayant perdu sa mère à ses deux ans puis son père dix ans plus tard. Il fut élevé par sa grand-mère. Âgé de seize ans, Roland Plaisance entra en 1941 comme auxiliaire à la délégation départementale du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Il y devint ensuite commis, puis rédacteur. Il adhéra en 1944 aux Jeunesses communistes. À la Libération, il fut embauché comme rédacteur à la Sécurité sociale où il demeura longtemps en poste, avant de devenir contrôleur des employeurs à l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales.

En 1947, Roland Plaisance adhéra au Parti communiste et prit très tôt des responsabilités locales et fédérales. Secrétaire de la section d’Évreux, membre du bureau fédéral et invité au secrétariat fédéral en 1952, il fut secrétaire de l’amicale des élus en 1953. Élu formellement au secrétariat fédéral en 1953, il y siégea jusqu’en 1964, puis intégra le comité fédéral jusqu’en 1969 au moins. Il avait été chargé de la propagande, de l’organisation, et de la presse. En 1960, Roland Plaisance avait suivi une école centrale d’un mois du PCF.

Roland Plaisance avait conduit la liste communiste aux élections municipales de 1953 à Évreux. Dans le cadre de l’union des forces de gauche, il devint troisième adjoint au maire Armand Mandle, proche de Pierre Mendès France*. À partir de 1959, il se vit confier la commission des finances et de l’équipement.

Candidat du Parti communiste aux élections législatives de 1956, il fut élu député de l’Eure, ayant recueilli 19,5 % des suffrages. Il fut alors nommé membre de plusieurs commission à l’Assemblée nationale (construction, dommages de guerre et logement, en 1956-1958 ; justice et législation, en 1957-1958), déposa trois propositions de loi, deux propositions de résolution et un rapport. En 1958, il se prononça contre l’investiture du général de Gaulle et contre la révision constitutionnelle. En novembre de la même année, candidat à sa propre succession, il ne fut pas réélu et se représenta, sans succès, jusqu’en 1986. En 1989, il fut également candidat sur la liste communiste aux élections européennes mais ne fut pas élu.

Conseiller général en 1976, Roland Plaisance fut élu maire d’Évreux aux municipales de 1977 et succéda à Augustin Azémia. Il le demeura jusqu’en 2001, où il fut battu par Jean-Louis Debré. En 2008, il apporta son soutien à la liste menée par Michel Champredon (PS, puis PRG) qui devint maire.

Militant associatif, Roland Plaisance avait créé, en 1959, l’association de « L’Amicale laïque de la Madeleine » qui, dans le quartier du même nom, regroupait en 1978 4 000 adhérents répartis en vingt sections sportives. On le surnommait alors le « maire de la Madeleine ». Après son élection comme maire d’Évreux, il avait également fondé une association d’entraide et de secours, qu’il présida.

Syndicaliste CGT, il avait été secrétaire du syndicat des employés en 1953.

Il s’était marié une première fois le 21 septembre 1946 à Évreux avec Christiane Bonnet, dont il divorça en septembre 1994 pour se remarier le 5 mars 1995 à Évreux avec Marie-Annick Picherel.

Après son décès en 2017, la ville d’Évreux donna le nom de Roland Plaisance à sa médiathèque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163086, notice PLAISANCE Roland, Charles par Julien Lucchini, version mise en ligne le 16 septembre 2014, dernière modification le 23 avril 2018.

Par Julien Lucchini

ŒUVRE  : Citoyen d’Évreux, Nolin, 2003.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. - Fiche biographique sur le site de l’Assemblée nationale. - Jacky Béna, Jacques Gales, Les nouveaux maires communistes, Paris, Les Éditions sociales, 1977. — État civil.

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