BÉRÉGOVOY Michel, Émile, Henri

Par Gilles Morin

Né le 20 septembre 1931 à Deville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 10 décembre 2011 à Bois-Guillaume (Seine-Maritime) ; cadre SNCF ; militant socialiste et syndicaliste FO ; membre du comité national des Jeunesses socialistes, du comité politique national du PSU (1963-1968), secrétaire de la fédération socialiste puis député de Seine-Maritime (1981-1986 ; 1986-1993).

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Né dans une famille ouvrière, Michel Bérégovoy est le frère cadet de Pierre Bérégovoy qui fut Premier ministre et proche de François Mitterrand. Michel Bérégovoy obtint le brevet élémentaire en 1947 et entra à l’école de la SNCF où il gravit successivement tous les échelons pour devenir inspecteur commercial de 1re classe en 1981.

Entré tôt dans la vie professionnelle, Michel Bérégovoy adhéra à seize ans, en 1947, aux Jeunesses socialistes (JS), puis à la SFIO en novembre 1948 et milita à Force ouvrière (FO) dès cette même année. Il fut membre du comité national des JS en 1948-1949 et secrétaire du syndicat FO des cheminots.

Secrétaire de la fédération des Jeunesses socialistes, comme Pierre, après avoir été minoritaire durant la guerre d’Algérie, il adhéra au Parti socialiste autonome en septembre 1958 puis au PSU. Il appartenait au bureau de la fédération PSU de Seine-Maritime en décembre 1960, y représentant le secteur de Rouen, et fit fonction de secrétaire fédéral du PSU dans l’été 1961. Élu membre titulaire du conseil politique national par le congrès de Paris (1961) au titre de l’Union Ouest, il participa aux manifestations contre la guerre d’Algérie.

Secrétaire de la fédération du PSU en octobre 1963 jusqu’en 1966-1967 au moins, Michel Bérégovoy fut élu minoritaire de la motion C au comité politique national (CPN), à l’issue du congrès d’Alfortville en janvier 1963, réélu en novembre suivant. Secrétaire national en 1965 Il fut signataire du texte « le parti devant la perspective de la gauche unie » pour le congrès de 1967 dans Tribune socialiste du 27 avril 1967, et réélu au CPN après le congrès de 1967 où Michel Rocard l’emporta. Il représenta le PSU aux élections législatives de 1962 dans la 1re circonscription de Seine-Maritime, où il obtint 2 021 suffrages sur 62 065 inscrits et 39 176 exprimés. En 1967, il fut de nouveau candidat du PSU dans la 3e circonscription, où il obtint 2 556 suffrages sur 68 350 inscrits et 53 719 exprimés.

Michel Bérégovoy rejoignit le Parti socialiste d’Alain Savary en 1969 et milita dans le courant animé par Jean Poperen, puis dans le courant du Nouveau Parti socialiste.

Secrétaire de la fédération socialiste, il fut candidat aux élections législatives de 1973 dans la 5e circonscription de la Seine-Maritime et tête de liste PS aux municipales de 1977 à Rouen.

Michel Bérégovoy était l’un des rares cadres du PSU puis du Nouveau Parti socialiste à continuer à militer à un haut niveau à Force ouvrière. Commis en gare de Rouen Rive-Droite, il participa en juin 1961 à Puteaux (Hauts-de-Seine) au congrès de la Fédération FO des cheminots et en mai 1962 au conseil national extraordinaire de celle-ci. Il fut secrétaire général de l’Union régionale FO de Rouen et membre du bureau fédéral de la Fédération FO des cheminots de 1973 à juin 1981, date de son élection à la députation.

Toujours secrétaire de la fédération socialiste, il fut élu député de la 1re circonscription de Seine-Maritime (Darnétal-Rouen) en mai 1981 et siégea à la commission des affaires étrangères dont il était secrétaire en 1985. Le 13 mars 1983, il fut élu conseiller municipal (d’opposition) de Rouen. Sixième sur la liste départementale dans le cadre de la proportionnelle, il fut battu aux élections législatives de 1986, il demeura conseiller régional de Haute-Normandie, poste qu’il occupa de juin 1981 à 1992. Il retrouva son siège de député en juin 1988. Il assuma alors les fonctions de secrétaire de la commission des Affaires étrangères et présida le groupe d’études sur les problèmes palestiniens

Le 5 mai 1996, Michel Bérégovoy fut élu à une élection partielle conseiller général du 7e canton de Rouen, avec 57 % des voix, après le décès de la sortante UDF, Jeannine Bonvoisin (il avait échoué à deux reprises en 1982 et 1985 dans différents cantons). Réélu en 2004, avec 60 % des suffrages, il fut désigné vice-président de l’Assemblée départementale, et nommé vice-président de la commission « Solidarités ». Il était encore à cette date conseiller municipal (d’opposition) à Rouen, mais en démissionna en octobre 2004 pour se consacrer à ses fonctions de vice-président du conseil général. En 2005, il fut signataire d’un appel à un vote « non, européen, écologiste » au référendum sur la constitution européenne.

Michel Bérégovoy épousa, en mars 1955, Simone Lichtlé, née le 1er juin 1933 à Douera, qui eut le même itinéraire politique. Ils ont eu trois enfants. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 1er janvier 1989.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16311, notice BÉRÉGOVOY Michel, Émile, Henri par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Gilles Morin

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SOURCES : Arch. A. Seurat. — Rapports des congrès nationaux de la SFIO, 1944-1959. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 37. — Tribune socialiste, 1er juillet et 10 décembre 1960, 2 février 1963, 2 février 1967. — Le Rail syndicaliste, 1961. — Ministère de l’Intérieur, Les élections législatives de 1962 et 1967, La Documentation française. — Le Monde, dossiers et documents, « Les élections législatives de juin 1981 », p. 129. — Rouen socialiste, octobre 2004. — Fichiers adhérents du PSU. — Notes de Louis Botella, Marie-Louise Georgen et Noël Mazet. — État civil (extrait acte de naissance). — Doan Bui, Isabelle Monnin, Ils sont devenus français. Dans le secret des Archives, Point, 2011, p. 189-194. — Site Internet : deces.matchid.io.

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