BÉREMBAUM Émile, André, Victor

Par Jean-Michel Brabant

Né le 10 septembre 1913 à Paris ; ouvrier-fourreur ; syndicaliste de l’habillement ; militant trotskyste puis du PSU.

AN Fonds de Moscou 19940434-252
Communiqué par Estelle Zigrand

Émile Bérembaum adhéra en 1930 au syndicat CGTU de l’Habillement. En octobre il prit sa carte de la Jeunesse communiste. Très rapidement oppositionnel, il fut exclu le 2 janvier 1931 du 3e rayon de la JC. Il était alors déjà membre de la Ligue communiste qui regroupait les partisans de Trotsky et militait plus particulièrement dans le groupe juif qui s’était organisé en son sein. Durant la période 1931-1932 il écrivit dans La Vérité, organe de la Ligue, plusieurs articles portant notamment sur la question des jeunes et de la JC ou sur l’action dans le syndicat de l’Habillement.
En juillet 1932, E. Bérembaum fut victime d’une mesure d’expulsion prise par la police. Il réussit alors à se réfugier dans la région de Lille où il reprit son action militante. Il continua à écrire, en 1933, des articles pour La Vérité traitant en particulier de la vie syndicale dans la région lilloise. En octobre, il fit parler de lui en démissionnant du bureau de la section de Saint-Sauveur, à Lille, du Secours rouge international en signe de protestation contre les « pratiques staliniennes ». En janvier 1934, E. Bérembaum ne put éviter l’expulsion et quitta la France pour la Belgique. Il ne cessa pourtant pas ses relations avec la Ligue d’autant qu’il participait à sa direction ; il avait assisté en effet en février 1933 à la réunion de sa commission exécutive élargie.
Se refusant, en juillet 1934, dans une lettre parue dans le bulletin intérieur de l’organisation, à adhérer au Parti SFIO comme le prônait Léon Trotsky, il rejoignit cependant la majorité de la Ligue qui forma en septembre le groupe bolchevik-léniniste organisé en tendance dans le Parti socialiste.
E. Bérembaum partit à la fin de 1935 en Pologne. De retour en 1936 dans la région de Lille, malgré la mesure d’expulsion qui le frappait, il rallia le Parti communiste internationaliste fondé en mars par P. Frank* et R. Molinier*. Finalement, E. Bérembaum décida, en 1938, que la Légion étrangère serait le plus court chemin pour obtenir définitivement sa naturalisation. Fait prisonnier pendant la guerre, il réussit à s’évader d’Allemagne en 1943 et participa sur le territoire français à la Résistance jusqu’à la Libération.
Il rejoignit de nouveau les rangs trotskystes en adhérant au PCI et ceux de la CGT en militant dans l’Habillement. Lors de la scission de 1952-1953 qui écartela la centaine de militants trotskystes qui restaient organisés, il abandonna définitivement le mouvement. En 1958, il donna son adhésion au Parti socialiste autonome puis en 1960 rejoignit le Parti socialiste unifié qu’il quitta dix ans plus tard à cause des divergences qu’il avait avec ce parti sur la question du Moyen-Orient.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16313, notice BÉREMBAUM Émile, André, Victor par Jean-Michel Brabant, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 3 mars 2022.

Par Jean-Michel Brabant

AN Fonds de Moscou 19940434-252
Communiqué par Estelle Zigrand

SOURCES : Arch. Trotsky, Harvard, Documents d’exil, lettre du 30 juin 1936. — La Vérité, 1931-1934. — Bulletin intérieur du GBL, septembre 1935. — R. Hirsch, Le Mouvement trotskyste en France de 1929 à 1933, mémoire de maîtrise, Paris I, 1974. — S. Ketz, De la naissance du GBL à la crise de la section française de la LCI (1934-1936), mémoire de maîtrise, Paris I 1974.

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