ULLMANN Josef

Par Daniel Grason

Né le 16 février 1886 à Prague (Tchécoslovaquie) ; membre du Secours rouge international ; permanent de l’organisation communiste allemande pour la France et la Belgique ; résistant déporté.

De nationalité tchécoslovaque, Josef Ullmann rédigeait les journaux en langue allemande Die stimme des volkes (La Voix du peuple) et Soldat im westen. Membre permanent de l’organisation, il était chargé du Travail allemand (T.A) en liaison avec la section de la Main d’Œuvre immigrée du parti communiste français. Un travail de propagande auprès des soldats de l’armée d’Occupation commencé après l’invasion de l’Union soviétique par les armées nazies. Des militants du Travail allemand déposaient des tracts dans les cafés fréquentés par les soldats, en lançaient par-dessus les murs des casernes.

Josef Ullmann disposait de trois logements, l’un au 15 Rue Pastourelle à Paris IIIe arr., l’autre 19 Rue des Partants, XXe arr. et au 119 Rue Saint-Honoré, VIIIe arr., Sally Grynvogel assurait les liaisons entre les différents membres du groupe. Ancien membre du Secours rouge international (SRI) en Tchécoslovaquie, Josef Ullmann était chargé de l’éducation politique des membres de l’organisation. Certains d’entre eux étaient envoyés clandestinement en Allemagne pour tenter de constituer des groupes du Comité national de l’Allemagne libre (CALPO).

Des inspecteurs de la BS1 filèrent plusieurs membres du groupe, ils remarquèrent ou furent informés que la police allemande faisait de même. Ils notèrent que « Les arrestations opérées par la police allemande menaient à la découverte de postes d’émissions radiophoniques clandestins constituant un réseau en relation avec les groupements communistes des principaux pays d’Europe ». L’un des communistes allemand arrêté était membre d’un réseau d’espionnage pour le compte de l’URSS.

Fin novembre 1943, la BS1 interpellait une vingtaine de militants du Travail allemand dont Josef Ullmann et Sally Grynvogel. Les quatre inspecteurs saisissaient des documents dans ses différents domiciles. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, il fut inculpé d’infraction au décret du 26 septembre 1939.

Incarcéré, livré aux Allemands le 18 août 1944 il était dans le convoi de 1249 déportés à destination de Buchenwald (Allemagne). La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. La destinée de Josef Ullmann, matricule 78890, demeure selon le Livre-Mémorial inconnue. Cependant lors de l’audition d’un des inspecteurs devant une commission rogatoire en 1945, celui-ci affirma que Josef Ullmann fut aperçu par l’un de ses voisins de la rue Saint-Honoré.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163213, notice ULLMANN Josef par Daniel Grason, version mise en ligne le 27 août 2014, dernière modification le 2 septembre 2014.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste du 29 novembre 1943, Carton 8 (dossier 30) arrestations de militants communistes, 77W 785, KB 36. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.

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