PRANCHÈRE Pierre, Benjamin

Par Paul Boulland

Né le 1er juillet 1927 à Brive (Corrèze), mort le 30 décembre 2023 à Tulle (Corrèze) ; cultivateur ; résistant ; militant communiste, secrétaire de la fédération PCF de Corrèze (1952-1974), membre du comité central du PCF (1964-1985) puis de la commission centrale de contrôle financier (1985-1990) ; conseiller général de Corrèze (1973-1985), député (1956-1958 et 1973-1978), député européen (1979-1989).

Le père de Pierre Pranchère, Martial Pranchère, fut marchand forain puis cultivateur. Sa mère, Henriette, née Fraysse, était elle aussi cultivatrice. Le couple eut deux fils et trois filles. Tous deux adhérèrent au Parti communiste entre-deux guerres et Martial Pranchère prit part à la Résistance. Pierre Pranchère obtint le certificat d’études primaires avant de travailler aux côtés de ses parents. Imprégné du climat politique familial, il s’engagea à son tour dans la Résistance à partir de 1942. Avec son père, il aida d’abord aux activités d’un groupe des Centres de d’opérations de parachutage et d’atterrissage (COPA) rattaché à l’Armée secrète (AS). Il passa ensuite aux FTP, d’abord comme agent de liaison et ravitailleur du maquis Réchossière, puis comme combattant FTP du 15 mai au 30 septembre 1944. Deux de ses sœurs, Paulette Pranchère, épouse Clamadieu, et Lisette Pranchère, épouse Mazenaux, furent également agent de liaison et de ravitaillement pour le maquis.

Déjà adhérent des Jeunes communistes clandestines depuis novembre 1943, Pierre Pranchère adhéra au Parti communiste en avril 1945 et devint rapidement responsable des jeunes au sein de la section de Lapleau (Corrèze). Cultivateur à Saint-Merd-de-Lapleau (Corrèze), il milita aux jeunesses de la CGA et siégea à sa commission départementale. Après la constitution de l’UJRF, en 1946, il devint secrétaire de la fédération de Corrèze. De mai à août 1947, il fut appelé pour son service militaire qu’il effectua à Marseille, comme 2e classe dans le 9e régiment du Train.

En 1952, Pierre Pranchère devint premier secrétaire de la fédération communiste de Corrèze, à seulement 25 ans. Il conserva cette responsabilité durant plus de vingt ans, jusqu’en 1974. En 1952, il suivit les cours de l’école centrale d’un mois du PCF, puis ceux de l’école de quatre mois, en 1957. Il fut élu au comité central du PCF à l’occasion de son XVIIe congrès (Paris, mai 1964), d’abord comme suppléant, puis comme titulaire au congrès suivant (Levallois-Perret, janvier 1967). Il participa notamment aux travaux de la section agraire du PCF et fut chargé de la politique régionale en 1974. En 1980, il fut désigné comme responsable de la région Limousin.

Parallèlement à ses responsabilités au sein du PCF, Pierre Pranchère entama une carrière d’élu. Deuxième de la liste communiste derrière Jean Goudoux, il fut élu député lors des élections législatives de 1956. Il était alors l’un des plus jeunes députés et fut ainsi secrétaire d’âge par trois fois au cours de la mandature. Nommé à la commission de la Défense nationale, son activité parlementaire se concentra particulièrement sur la défense des ouvriers des arsenaux, des appelés du contingent, notamment paysans, ou des anciens combattants. Il intervint également à plusieurs reprises sur les questions agraires et en faveur de l’extradition du général Lammerding, responsable des massacres d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) et de Tulle (Corrèze). À nouveau candidat lors des élections législatives de 1958 dans la 1ere circonscription de Corrèze, il fut battu au second tour par le socialiste Jean Montalat. Quinze ans plus tard, Pierre Pranchère fut de nouveau élu député en 1973, dans le cadre d’une triangulaire. La même année, il fut élu conseiller général du canton de Laroche-Canillac, mandat qu’il conserva jusqu’en 1985. Battu aux législatives de 1978, il devint l’année suivante député européen. Il fut réélu en 1984 en 7e position sur la liste communiste. Au Parlement européen, il siégea à la commission de l’Agriculture. À nouveau candidat en 1989, mais cette fois en 14e position, il ne fut pas réélu.

Lors du XXVe congrès du PCF (Saint-Ouen, février 1985), Pierre Pranchère ne fut pas reconduit au comité central mais réélu à la commission centrale de contrôle financier, où il siégea jusqu’au XXVIIe congrès (Saint-Ouen, décembre 1990). Dans cette période marquée par les tensions croissantes au sein du parti, il exprima son accord avec la direction du PCF, en particulier contre la dissidence de Pierre Juquin. Par la suite, il se trouva au contraire en rupture avec la mutation portée par Robert Hue et s’engagea dans les courants dits « orthodoxes ». En janvier 2002, il participa à la fondation de la Fédération nationale des associations pour la renaissance communiste (FNARC), dont il fut l’un des co-présidents. La même année, il fut le suppléant de Jean-Paul Chailloux, candidat de la FNARC aux élections législatives dans la 1re circonscription de Corrèze (537 voix soit 1,08%). En 2004, il participa à la création du Pôle de renaissance communiste, dont il devint par la suite vice-président. Il fut à nouveau candidat aux élections législatives, comme suppléant d’Alexis Lacroix dans la 2e circonscription en 2007 (162 voix soit 0,36%).

Pierre Pranchère se consacre également à la mémoire de la Résistance, comme secrétaire général du collectif Maquis de Corrèze. Il est titulaire de la Croix du combattant volontaire et de la médaille de la guerre 1939-1945.

Pierre Pranchère se maria le 4 septembre 1951 à Brive avec Arlette Fons. Divorcé en 1961, il se remaria le 26 août de cette même année à Mexant (Corrèze) avec Suzanne Boyer, surveillante générale du lycée de jeunes filles de Tulle et responsable fédérale communiste (voir Suzanne Pranchère). Le couple divorça en 1989 et Pierre Pranchère se maria le 16 décembre 1989 à Saint-Priest-de-Gimel (Corrèze) avec Marcelle Sage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163291, notice PRANCHÈRE Pierre, Benjamin par Paul Boulland, version mise en ligne le 28 août 2014, dernière modification le 8 janvier 2024.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. du comité national du PCF. — DPF. — Le Monde. — Jan Vasak, Les résistances. Le Limousin, juin 2014 (documentaire présentant le témoignage de Pierre Pranchère et de ses sœurs). — État civil.

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